LOFFENSIVEMASSIVE
DISRAËL
CONTRELEHAMAS
Source : lefigaro.fr en ligne le 16 janvier
Le vrai bourreau
des Palestiniens
Le bloc-notes d'Ivan Rioufol.
Cela se passe en France : des foules qui défilent en keffiehs, criant leur haine d'Israël en brandissant les drapeaux de la Palestine, du Hamas, du Hezbollah et des riantes démocraties du Maghreb. On y entend, comme samedi à Paris, boulevard du Temple : «Nous sommes le peuple de France et de Paris, peuple de la résistance, nous sommes tous des Palestiniens !» et aussi : «Allaho akbar !». On y voit le PC, la CGT, et toute l'extrême gauche, venus participer à la criminalisation de l'État hébreu. L'antisémitisme suinte.
Prenant prétexte de la guerre menée par Tsahal contre le Hamas, qui règne sans partage sur Gaza et récuse toute souveraineté juive alentour, le front islamo-gauchiste pousse à l'exécration d'Israël. Mais ces «humanistes» ne disent rien du génocide du Darfour (300 000 morts) perpétré par les djihadistes soudanais, ni du terrorisme d'al-Qaida qui tue aussi des musulmans. Derrière leur émotion surjouée, une même détestation du monde libre unit ces soutiens aux autocraties islamistes et leurs «idiots utiles».
Le peuple palestinien peut désespérer de ces défenseurs : ceux-là veulent perpétrer son martyre, magnifié par le combat contre les Juifs que légitime une lecture littérale du Coran. L'enfant tué est exhibé devant les caméras. Les images passent en boucle sur al-Jezira. Dans le défilé parisien, des poupées de chiffon étaient brandies tandis que des femmes étaient invitées à mimer les victimes, place de la Nation. La mise en scène est la spécialité des tyrans de Gaza, qui utilisent les civils comme boucliers humains.
Capituler devant les images insoutenables est ce qui est espéré de l'Occident, bouleversé d'entendre qu'Israël tue des femmes et des enfants. Mais pourquoi les morts en uniforme des militants du Hamas ne sont-ils jamais montrés ? Lors de l'assaut contre le camp de Jenine, en 2002, les médias avaient dénoncé le massacre de 500 civils, avant que le bilan ne soit largement revu à la baisse. Aujourd'hui, le chiffre de 1 000 morts, dont 300 enfants, est martelé. Des scènes atroces sont exposées. Beaux cadeaux pour une idéologie mortifère.
La sale guerre est insupportable. Mais elle n'est pas seulement celle de l'État hébreu contre un voisin fanatique qui a juré sa disparition de la carte. Les mobilisations que le conflit suscite rappellent l'autre enjeu : la survie d'une démocratie qui veut préserver son histoire, sa culture, son mode de vie. Ceux qui défilent en criant : «À bas Israël !» n'admettent pas sa résistance. Ils voudraient aussi une France couchée. Leur laisser ce plaisir ?
Construire un État
L'extrême gauche pacifiste montre son imposture, en se joignant à ceux qui dénoncent un «génocide» et jubilent en brûlant des étoiles de David au milieu d'insultes antijuives. Le FN, qui compare Gaza à un «camp de concentration» (comme l'a fait aussi, hélas, un prélat du Vatican, Mgr Renato Martino) ne se différencie plus de ces moralistes qui s'indignaient jeudi de ses dérapages. Les roucoulements entre Dieudonné et Jean-Marie Le Pen illustrent cette autre alliance des extrêmes contre les «sionistes». «Je suis traité dans mon pays en Palestinien», se plaint même le négationniste Robert Faurisson. L'autre jour, il s'est fait applaudir, en présence du comique et de son nouvel ami, par ceux qui sont prêts à contester la réalité des attentats du 11 Septembre.
Qu'attend le PS pour se désolidariser clairement de cette gauche radicale qui a tombé le masque ? Son rejet des démocraties occidentales est tel qu'elle défile sous les couleurs de dictatures arabes dans lesquelles elle ne pourrait s'exprimer. Le bourreau des Palestiniens de Gaza n'est pas Israël, comme le martèle une propagande qui trouve forcément des échos auprès de Français musulmans. C'est le Hamas exalté qui instrumentalise la population et la force à la misère. Visiblement, les Palestiniens de Cisjordanie se gardent de soutenir ce totalitarisme régressif et violent. Pour autant, cette guerre, trop longue et trop injuste pour les civils, ne doit pas être le préambule à l'embrasement général que l'Iran pourrait attiser. Il revient à Israël de maîtriser le risque de voir le Hamas se renforcer dans sa défaite. Aussi l'État hébreu s'oblige-t-il à l'exemplarité pour l'avenir immédiat. La souffrance des Palestiniens rend plus urgente la création d'un État autour de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est : une issue que les islamistes ont jusqu'à présent toujours refusée. L'Europe est-elle prête à s'impliquer auprès d'eux ?
Affrontement des cultures ?
L'alliance islamo-gauchiste contre Israël et le sionisme joue avec le feu et fait ressurgir des souvenirs dramatiques. Ceux qui crient à l'islamophobie sont les mêmes qui lâchent la bonde à l'antisémitisme. Démonstration, ces jours-ci, avec la montée des actes contre des synagogues. La LCR d'Olivier Besancenot, présente dans les défilés, ferait mieux de regarder où elle met les pieds, avant d'accuser Brice Hortefeux d'avoir contribué, par sa politique de reconduite aux frontières, à «distiller le poison de la haine de l'étranger et du racisme parmi la population». On se demande aussi ce que vient faire la FSU, première fédération de l'enseignement, dans ces démonstrations communautaristes, heureusement boudées par les lycéens et les étudiants. La France saura-t-elle conjurer le possible affrontement des cultures ?
blog.irioufol.com
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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