"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, novembre 17, 2008

CHRONIC


Le Mythe d’un «lobby israélien»


Par Ftouh Souhail

Comme chaque élection Américaine, le vote juif a occupé dans les discours et les commentaires une place démesurée. Les cercles de la Presse antisémite continuent à parler d’un fantasme selon lequel un «pouvoir juif» régenterait la vie politique nationale américaine et mettre en garde sur les méfaits du «lobby israélien».
Après tout, les Juifs américains constituent moins de 2 % de la population américaine. Pourquoi ils s’attirent plus sûrement l’intérêt de la presse et des lecteurs ?

C’est aujourd’hui un fait que les Juifs intéressent des tas de gens. Les antisémites, les philosémites et les propagateurs demeurent encore des prisonniers de cette obsession pathologique de la puissance juive, de la conspiration juive, du complot juif etc.
Il y a sur ce thème beaucoup de préjugés, pour ne pas dire des fantasmes. J’ai constaté, comme bien de spécialistes sont aujourd’hui animés par l’antiaméricanisme et l’antisémitisme, qui vont d’ailleurs souvent ensemble. On entende souvent dire que «l’Amérique est juive», que «les Juifs dominent complètement les États-Unis», que «tous les Juifs sont américains, et tous les Américains sont juifs». L’année 2008 était d’autant plus favorable à ce genre de fantasmes du fait du déroulent des élections présidentielles aux États-Unis.

Le jargon journalistique est même conçut pour inculquer les vieilles antiennes reprises aujourd’hui par la propagande islamiste soutenue par les alter mondialistes et l’ultra-gauche. Au lieu d’aider surtout le Monde arabe qui baigne dans l’ignorance et la fatidique propagande antijuive, certains pseudos intellectuels occidentaux continuent à polluer les esprits par leur rhétorique antisémite.
On peut tomber par exemple dans les quotidiens arabes sur des articles antisémites qui prennent comme référence le livre de James Petras « The Power of Israël in the United States » (1) ou le Livre de Mearsheimer et Walt qui ont tout simplement réactualisé l’argumentaire des Protocoles des Sages de Sion. À les en croire, tout s’explique par l’intervention des Juifs. Les Juifs sont les maîtres de l’Amérique et ils peuvent exercer une pression déterminante sur le président des États-Unis (2).

Ces universitaires américains ont bien de la chance de se faire éditer, mais il faut dire qu'actuellement, il est de bon ton de montrer qu'on n'aime pas les juifs. Ca fait vendre, mais j’espère pour eux bientôt qu’ils vendront leur âme au diable qui les emportera avec lui au fond de l'enfer.
D’abord il faut rappeler à ces enturbannés que les Américains, véritablement , ne désignent pas leur président au scrutin universel direct. Donc il n’ y’a pas lieu de dire que les juifs américains décident un choix pour un Président .Dans presque tous les États (sauf deux, le Maine et le Nebraska), les sièges de Grands électeurs sont attribués non pas proportionnellement aux suffrages des citoyens mais en bloc: le candidat arrivé en tête rafle tous les sièges de grands électeurs. C’est ce que les Américains appellent le système du winner takes all, «le gagnant emporte tout».

Le système américain est très complexe pour que le soit disant vote de la minorité juive puisse avoir un poids quelconque .Il est des États où l’un des deux grands partis jouit traditionnellement d’une nette prédominance. Ce sont les États dits «bleus» (démocrates) ou «rouges» (républicains).Ici donc les minorités ethniques ne jouent pas.
D’autres États, en revanche, surnommés les swing states, «les États à bascule», pencheront à la dernière minute d’un côté ou de l’autre. Dans ces États, le système du winner takes all a pour conséquence qu’un léger déplacement des voix peut faire basculer la totalité des grands électeurs et, par là, déterminer le choix du président des Etats-Unis (3).

Tout le monde se souvient de l’élection présidentielle de novembre 2000, où l’issue de la compétition entre George W. Bush et Al Gore dépendait en fin de compte des résultats d’un seul État, la Floride. À l’intérieur de cet État le résultat était si serré (du fait, notamment, d’erreurs techniques à Palm Beach) qu’il a fallu deux nouveaux décomptes des voix, et un feuilleton juridique qui dura un mois, pour que George Bush soit déclaré vainqueur en Floride et par voie de conséquence au plan national, bien qu’il ait reçu moins de suffrages populaires que son adversaire (5).

Vu que le scrutin universel direct ne désigne pas le candidat heureux à la Maison Blanche, il est donc malhonnête et absurde d’insister cyniquement sur le choix électoral de la minorité juive américaine. Après tout, les Juifs américains constituent moins de 2 % de la population américaine. Démographiquement parlant, il n'y a là rien de bien surprenant. Devant la population noire qui représente 13% de la population américaine, la population juive est minuscule.
En plus la répartition géographique des juifs américains ne peut pas les aider l’électorat juif à avoir n’importe quel poids. Quatre États américains – les États de New York, du New Jersey, de Californie et de Floride – contiennent ensemble plus de la moitié de la population juive américaine. En Floride par exemple, les Juifs ne représentent que 4 % de la population.
Après avoir briser le mythe sur le vote de la minorité juive, il faut maintenant parler d’un autre volet concernant la propagande antisémite autour d’un «lobby juif».

Ici les apôtres de la propagande vous diront que «les Juifs dominent complètement les États-Unis à travers l’AIPAC. Il s’agit en effet d’une véritable Mystification de L’AIPAC.
L’ (American Israel Public Affairs Committee) est une organisation fondée en 1953. Revendiquant quelque cent mille adhérents dans l’ensemble des Etats-Unis, il est dérisoire de prétendre qu’elle influence les décisions de la Maison Blanche!
En fait, il ne s’agit pas d’un «lobby» au sens strict du terme, puisque l’AIPAC ne prend pas ses ordres auprès du gouvernement israélien; il est même de notoriété publique qu’en plusieurs circonstances les dirigeants de l’AIPAC ont été en froid avec le gouvernement de Jérusalem, à qui ils reprochaient des positions jugées «trop à gauche».Nous avons d’ailleurs l’exemple du gouvernent Olmert qui est de loin le plus pro palestinien dans l’histoire d’Israël.

Cependant, l’image «droitière» de l’AIPAC doit elle aussi être fortement nuancée, car cette organisation comprend des membres de toutes tendances politiques. Ainsi, Steve Grossman, qui fut le président de l’AIPAC entre 1992 et 1996 (il présida ensuite le Comité national du parti démocrate, et est aujourd’hui l’un des principaux soutiens juifs de Barack Obama), dénonce comme «ridicule» la description de l’AIPAC comme étant une organisation de droite: «Un grand nombre de personnes ayant joué un rôle dans l’AIPAC, y compris moi-même, ont toujours considéré comme essentielle la solution des deux États», déclare-t-il (4).

Il y a donc là aussi beaucoup de préjugés, pour ne pas dire des fantasmes sur l’AIPAC. Des fantasmes qui ne sont pas justifiés et qui occultent le fait que cette organisation ouvre inlassablement pour la Paix au Proche Orient. Aujourd’hui, le directeur de la communication de l’AIPAC, monsieur Josh Block, déclare que l’organisation «soutient résolument une solution à deux États, et espère que les négociations en cours entre Israël et les Palestiniens seront couronnées de succès, assurant la paix et la sécurité tant aux Israéliens qu’aux Palestiniens» (6).
La propagande accuse les Juifs américains d’inonder la scène américaine par des dons massifs alors que le poids relatif des donateurs juifs est bien moindre que ce que certains croient; les autres catégories de donateurs (industries diverses, retraités, syndicats, communautés chrétiennes, etc.) les surclassent de très loin.
Contrairement à une autre légende, l’AIPAC ne verse pas d’argent pour financer les campagnes électorales des hommes politiques (d’ailleurs, la loi américaine le lui interdit). Il se contente de faire savoir au grand public, et surtout à ses adhérents, lesquels des hommes politiques en vue ont de «bonnes» positions envers Israël; à chacun, ensuite, d’en tirer les conséquences.

Les médias antisémites présentent l’AIPAC comme un Lobby juif, il faut ici rappeler sans cesse que cette organisation n’est pas un lobby, en elle n’est en plus un «lobby juif», parce que ses adhérents ne sont pas nécessairement juifs. Et d’autre part, parce qu’ils ne traitent pas exclusivement du soutien à Israël, mais aussi d’autres sujets concernant la société américaine. Et après tout, les juifs américains sont des citoyens comme tous les autres citoyens américains, ni plus ni moins et il n’y ’a pas donc de raison de polémiquer sur un leur rôle.
On sait qu’ils ont le cœur plus à gauche que la moyenne de leurs compatriotes, et qu’ils se soucient davantage de la sécurité de l’État d’Israël qui est constamment menacé. Cela ne suffit pas pour faire d’eux des acteurs privilégiés de l’élection présidentielle, sauf si l’on croit avec les journalistes que Jews detaining the US Foreign Policy ou si l’on croit avec Walt et Mearsheimer que les Juifs dirigent le monde !!!

Des journalistes et intellectuels délinquants ont tendance à confondre, même s’ils ne le disent pas, lobby israélien et lobby juif. Le lobby israélien n’existe pas (Cette élection a confirmé cette réalité) reste le soit disant « lobby juif » qui défend réellement l’ensemble des causes que peuvent défendre tous les américains, qui sont extrêmement diverses et non limitées à la politique extérieure.
Par exemple, les institutions juives sont hostiles à la notion de «nation chrétienne» qui pourrait être proposée par tel ou tel groupe. Elles sont également hostiles à l’idée que l’État soit trop lié à la religion. Elles sont favorables à l’avortement, souhaitent une libéralisation de la société. Les institutions juives penchent vers le progrès, la réforme et le changement plus que vers le conservatisme.C’est la raison pour laquelle la plupart des Juifs votent démocrate. En 2004, le président George W. Bush, qui est soit disant le plus pro israélien de tous les présidents des États-Unis, n’a obtenu que 24 % du vote juif, et 76 % se sont portés sur le candidat démocrate John Kerry. Beaucoup de Juifs américains étaient hostiles à l’intervention en Irak, et le sont encore davantage aujourd’hui. De plus, une grande majorité des Juifs américains ont critiqué, de façon parfois virulente, la politique de George W. Bush sur la manière de combattre le terrorisme.
En plus la communauté juive américaine est divisée. Les orthodoxes (8 % de la communauté) ont des positions infiniment plus pro israéliennes que les réformés. Les conservateurs, qui sont au milieu, ont des positions encore différentes. Donc, il n’y a pas véritablement unité dans le monde juif, et par conséquence il n’y’ a pas de « lobby juif ».

En ce sens, l’affirmation selon laquelle les Juifs font aux États-Unis la pluie et le beau temps est, au minimum une erreur, et en réalité une absurdité. Les Juifs américains ont un positionnement assez modeste sur l’échiquier politique. En plus la plupart des Juifs américains qui sont très attachés à Israël, ne considèrent pas que ce soit là un sujet de débat dans la campagne présidentielle.
Le vote de la minorité juive ne mérite pas toute cette agitation médiatique. Cette élection a brisée un des grands mensonges favoris de la presse antisémite, c’est celui de la soit disant puissance de lobby israélien

J’ai constaté hélas combien de spécialistes malhonnêtes portent de préjugés, pour ne pas dire des fantasmes contre nos frères juifs. Leur anti-américanisme et leur l’antisémitisme vont souvent de paire. On est assourdie aujourd’hui par entendre des absurdités que «l’Amérique est juive», que «les Juifs dominent complètement les États-Unis», que «tous les Juifs sont américains, et tous les Américains sont juifs». L’année 2008 était un vaste champ à ce genre de fantasmes avec les élections présidentielles aux États-Unis.

On devait plutôt rendre hommage à la minorité juive américaine, qui dans l’histoire, a été toujours à coté de la minorité noire américaine qui a réussi aujourd’hui à obtenir que l'un de ses enfants accède au poste le plus élevé de l'Etat. Nous avons espérés un succès pareil avec l’ex-futur vice-président de l'an 2000, le démocrate Joe Liebermann.
Des esprits malades qui ne veulent rien entendre, qui ne veulent rien comprendre, et qui veulent seulement propager le sentiment anti-juif n’arriveront pas, avec leurs analyses qui sont d’une pauvreté accablante, à nous faire croire que les juifs commandent le monde. Les apôtres du mensonge et de l’antisémitisme sont tout simplement jaloux que ce petit Peuple de la prophétie soit l'âme de ce monde.



Ftouh Souhail,
Tunis
Citoyen du Monde




(1) James Petras est un professeur de sociologie à l’Université Benjamin à New York .Il est auteur de 19 Livres traduits en 29 langues et plus de 560 articles. Il écrit aussi à l’American Sociology Review et dans le Monde Diplomatique.
(2) Le livre de John Mearsheimer et Stephen Walt « Le lobby pro israélien et la politique étrangère américaine » (dont une traduction française a été publiée en 2007 par les éditions La Découverte) prétend que le lobby pro israélien est très puissant aux Etats Unis.(3) Parmi ces fameux swings states, l’Ohio, est souvent considéré comme le prototype du swing state, ou l’avenir d’un candidat peut être potentiellement basculé
(4) Propos recueillis par James Kirchik, The New Republic, 28 mai 2008.
(5) Nous avons là aussi contredit les mesonges antisémites qui ont accompagné le feuilleton juridique de la Floride dans un article publié (en arabe) dans un quotidien tunisien le 16 / 12/ 2000.(6) Propos recueillis par Julie Kosterlitz, The National Journal, 16 avril 2008


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