RACISME
ANTISEMITISME
Source : le site de la voix du nord en ligne e 10 septembre



Notre-Dame-de-Lorette :
deux profanations en un an,
une même vague d'indignation




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Le carré musulman de la plus grande nécropole militaire de France apparaît comme une cible de choix.
> Dans la nuit du 18 au 19 avril 2007, cinquante-deux tombes de soldats musulmans du cimetière de Notre-Dame-de-Lorette sont profanées. Trois jours plus tard, cinq personnes sont placées en garde à vue. « Ce sont des jeunes âgés de 16 à 22 ans, interpellés sur la base de témoignages », explique Jean-Pierre Valensi, procureur de la République d'Arras. Sa substitut ajoute : « On a réussi à faire un rapprochement avec une voiture qui avait été aperçue sur le lieu des faits. On est parvenu à identifier son propriétaire et c'est comme ça qu'on est tombé sur ces cinq personnes pouvant être impliquées dans l'affaire. » Ce même 21 avril, une marche interconfessionnelle est organisée sur le site. Près de cinq cents personnes se recueillent devant les tombes, lavées de leurs inscriptions nazies. Entouré de représentants des communautés juive et catholique, Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille Sud, rappelle l'importance de tels actes : « Personne n'est à l'abri. On ne sera jamais assez dans la lutte contre le racisme et l'antisémitisme . Il faut que le devoir de vigilance vis-à-vis de ces thèses soit le devoir de chaque citoyen, avec ou sans confession. »


> Le 9 mai 2007 s'ouvre à Arras le procès de Vincent Ledieu et Steeve Castel, âgés de 18 et 22 ans, auteurs de ces tags. Le second explique son geste parce qu'il éprouve une haine de ceux qu'il appelle les Maghrébins depuis le collège : « J'en avais marre de me faire tabasser à tous les coins de rue. » Ces sigles 18 (pour AH, Adolf Hitler), ces croix celtiques, ces « SS » peints en rouge et noir ? « Pas pour la religion. On voulait faire mal. C'était une vengeance », indique-t-il encore à la barre. Tous deux seront condamnés à deux ans de prison, dont un avec sursis et mise à l'épreuve de trois ans.
> Pratiquement un an plus tard, dans la nuit du 5 au 6 avril 2008, le carré musulman de Lorette est à nouveau souillé. Quelque cent quarante-huit tombes de soldats marocains sont taguées à la peinture noire. D'une stèle à l'autre se détachent des inscriptions islamophobes, dont deux visent Rachida Dati, ministre de la Justice. On a même trouvé une tête de porc sur l'une d'elles. Pour Nicolas Sarkozy, « cet acte relève du racisme le plus inadmissible (...) mais porte aussi atteinte à la mémoire de tous les combattants de la Première Guerre mondiale ». Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman, dénonce quant à lui « un acte ignoble ». Le 8 avril, musulmans, juifs et catholiques sont à nouveau au coude à coude, au pied des stèles, pour condamner cette profanation. Le 11, une délégation de représentants du culte musulman est reçue à l'Élysée.



• H. FÉ.