LESELECTIONS
AUGRAND
RABBINATDEFRANCE
LE SITRUK SHOW :
A LA RECHERCHE DE L'UNITE PERDUE
Nul ne peut le nier, le Grand Rabbin de France possède l'art consommé d'un authentique tribun. Il sait, avec un sens approprié de la malice et de la séduction, attirer le public à soi. SON public. Autre recette qui entre dans le menu de son discours : l'humour, amuser la galérie. Il sait aussi que cet humour va lui valoir un large auditoire, plus populaire que jamais, composé de jeunes, en majorité féminin. C'est ainsi qu'il alterne blagues, plus ou moins fines, le temps de préparer ceux qui sont venus l'entendre ce soir-là à le soutenir en fin de meeting.
Le Grand Rabbin de France, Joseph Sitruk, est un showman. Il aime la scène, joue avec ses spectateurs, ne cherche pas à convaincre, d'ailleurs de débat, il n'y en aura pas ce soir-là, mais plutôt la complicité avec ceux qui sont convaincus par avance. Il transforme son meeting en one man show, une rencontre entre ses supporters et lui.
Il y a dans ce batteleur né, un mélange de Boujenah, d'origine tunisienne comme lui, et d'un prédicateur protestant. Il a ce côté "télé-évagéliste juif", différent du Rabbin télévisuel, Josy Eisenberg. Plus méridional. Plus enjoué.
En revanche, le candidat qui se présente pour la quatrième fois consécutive au poste de Grand Rabbin de France et qui remet son ttre en jeu, à près de 70 ans , est moins rassurant au moins sur deux points, qui pour de telles responsabilités, ont toutes leurs importances : sa force physique et un programme.
Sur sa forme physique, il suffisait de le voir arriver, Dimanche dernier, sur la scène du Zénith, visiblement fatigué, appuyé sur sa canne, assisté d'un aide à circuler, avaçant avec lenteur. Va-t-il pouvoir aller jusqu'au bout de son mandat? Pour ceux qui le suivent, c'est sans doute une crainte! Même s'ils ne vous le disent pas. Le fait d'avoir un grand rabbin qui aura marqué l'Histoire contemporaine de ce grand rabbinat français ne doit pas empêcher d'avoir le courage de poser la question, car elle pose aussi la question du renouvellement des statuts de cette institutions vieilles de plus de deux siècles et hypothèque l'avenir de ce mandat.
Quant au programme, le Grand Rabbin de France, lors de sa FETE de l'UNITE, est passé outre. De programme de mandat, de profession de foi, ce soir-là au Zénith, il n'y en avait pas. En a-t-il? A-t-il l'intention d'innover, d'apporter des réponses sur des questions aussi cruciales que la gestion de la cacheroute, sur l'avenir des enfants de couple mixte, sur les conversions, sur la place des femmes dans le judaïsme? Pour un ou contre un judaïsme ouvert aux autres, tourné vers son temps. Rien n'a filtré de cette réunion familliale qui réunissaient un peu moins de 2000 personnes dans une salle qui comporte 7 à 8 000 places.
A l'exception d'une poignée d'orthodoxes, les Rabbins de la nouvelle génération étaient aux abonnés absents. Pas plus de Grands Rabbins précédents (René-Manuel Sirat, Alain Goldman). Les cadres rabbiniques manquaient cruellement à cet appel. Cette absence, cette rupture de confiance amorcé pourrait avoir des conséquences inattendues et inquiétantes pour l'avenir du Grand Rabbinat de France, s'il devait être à nouveau élu.
Pour finir, on aurait aimer que le Grand Rabbin de France, Joseph Haïm Sitruk, joue en plus de son rôle de tribun reconnu, qu'il joue aussi celui de sage. On aurait aimer qu'il moralise la campagne électorale qui a tant déchiré les militants des deux camps. Un bras de fer, qui, à n'en pas douter, ne manquera pas de laisser des traces au lendemain du 22 juin, date à laquelle, seuls, environ 300 électeurs décideront de l'avenir du judaïsme français.
Cette FETE qui se voulait une fête dédiée à L'UNITE de la communauté juive n'en était pas une ou tout simplement, la cible a été ratée.
Bernard Koch
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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