ISRAËL
FACEA
SONOPINION
Source : guysen news international en ligne le 16 juin


La classe politique israélienne
comprend-elle sa population ?


Par Sacha Goldberg
pour Guysen International News


L’Institut Harry S. Truman, de l’Université Hébraïque de Jérusalem, et le Centre de Sondage et de Recherche Politique Palestinien à Ramallah ont réalisé un sondage auprès des populations israélienne et palestinienne concernant plusieurs thèmes lié à l’actualité. L’étude révèle l’avis des populations sur l’activité de leurs dirigeants. Les résultats sont plutôt surprenants…
Depuis plusieurs semaines, les dirigeants politiques proche-orientaux s’activent pour tenter de parvenir à la paix. Dans cette course effrénée, Israël est particulièrement dynamique et multiplie les pourparlers à toutes ses frontières.

Négociations avec l’Autorité palestinienne à Ramallah, pourparlers de paix avec la Syrie, discussions secrète avec le Hezbollah au sud Liban pour un échange de prisonniers, propositions de trêves avec le Hamas à Gaza, autant de négociations qui impliquent souvent de lourdes concessions.Toutefois, si les chefs politiques semblent être prêts à les faire, il n’en ait pas de même pour les populations. C’est ce que montre le récent sondage réalisé auprès des civils israéliens et palestiniens entre le 27 mai et le 7 juin, effectué par deux organismes israélien et palestinien. Ainsi, si depuis quelques jours, la classe politique israélienne se demande si oui ou non, le soldat israélien captif du Hamas, Guilad Shalit, est une condition indispensable à la signature d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, les israéliens semblent avoir déjà leur opinion sur la question. Et celle-ci est globalement opposée (68%) à un accord avec le Hamas qui n’inclurait pas Guilad Shalit.

En supposant cette fois que Guilad Shalit fasse parti de l’accord, les israéliens sont divisés sur ses modalités. 50% se disent opposés à un accord qui obligerait Israël à cesser ses opérations dans la Bande de Gaza et à supprimer le blocus contre une cessation de toute attaque en provenance de Gaza.Parmi les Palestiniens, 78% sont en faveur d’un cessez-le-feu avec Israël, mais ce soutien n’est plus que de 20% si l’accord n’inclut pas le territoire de Judée-Samarie et ne stipule pas l’ouverture immédiate du point de passage de Rafah, limitrophe à l’Egypte.Concernant cette fois les accords israélo-syriens, la population est là aussi, largement contre un retrait du plateau du Golan en vue d’une paix totale avec la Syrie puisque 67% des israéliens sont contre le retrait, comparé à 56% en mars dernier.

A l’inverse, chez les Palestiniens, ils sont près de deux tiers a jugé qu’un accord de paix israélo-syrien devrait contribuer à la réussite de négociations israélo-palestiniennes. Le sondage révèle également que les israéliens n’approuvent pas le comportement de leur Premier ministre car les deux tiers (64%) estiment qu’il est inapproprié pour Ehoud Olmert de continuer ces négociations de paix alors qu’il est plongé dans une nouvelle affaire de corruption.Quant à ces négociations justement, 55% des israéliens estiment que les rencontres entre Ehoud Olmert et le président palestinien, Mahmoud Abbas, doivent être interrompues, de même chez 68% des Palestiniens qui jugent que les négociations doivent prendre fin.A noter enfin que seulement 22% des israéliens pensent que leurs dirigeants doivent privilégier la voie diplomatique à l’option militaire.