ARTHUR,
TOUS AZIMUTH
Source : la newsletter du Figaro.fr
diffusée le 16 juin


Après la télé, Arthur se lance
dans le web et le cinéma


Propos recueillis
par Philippe Larroque


Arthur :
"Outre Internet,
notre marque va se déployer sur le mobile,
la télé et la radio"


Après la radio, la télévision et le théâtre, l'animateur vedette de TF1 crée, à 42 ans, un holding dans lequel il compte investir 50 millions d'euros.
Il se lance dans le Web avec le site mageneration.com et le cinéma avec la production de deux à trois films par an dont le premier sera une comédie intitulée «Cyprien». Arthur compte investir plus de 50 millions d'euros dans ses différents projets.


LE FIGARO. - Vous venez de renouveler votre contrat d'animateur avec Endemol. La télévision restera finalement l'une de vos activités ?

ARTHUR. - Il n'a jamais été question d'abandonner la télévision ! C'est du pur plaisir. J'ai eu la chance de réaliser mon premier prime time à l'âge de 25 ans et d'entrer ainsi tout de suite en première division. Avec Endemol, nous sommes en cours de signature d'un contrat de deux ans dans lequel je m'engage à nouveau comme animateur exclusif. Je reste également administrateur de la société de production. Outre l'émission «Les enfants de la télé», dont huit numéros sont prévus pour la prochaine saison sur TF1, je présenterai des prime times événementiels. Nous réfléchissons aussi avec Endemol et TF1 au relancement du jeu «À prendre ou à laisser» qui a été arrêté il y a deux ans et demi.


Après avoir cédé vos parts dans Endemol, fin 2006, vous êtes monté sur les planches avec le one-man-show «Arthur en vrai». Cette carrière au théâtre va-t-elle se poursuivre ?

Dès la rentrée, je repars pour 150 dates avec «iShow», un nouveau one-man-show prévu jusqu'en avril 2010. Ce spectacle sur l'impact des technologies dans le couple démarrera par la Belgique avant de s'installer à l'Olympia en novembre 2009. C'est une aventure incroyable.
Mon premier one-man-show «Arthur en vrai» a réalisé 100 000 entrées en France et la pièce de Francis Weber Le Dîner de cons avec Dany Boon au Théâtre de la Porte Saint-Martin à Paris en a réuni 180 000. Pour faire face à ces multiples activités, il a fallu qu'au cours des dix-huit derniers mois je structure très sérieusement mon groupe. J'ai créé une société holding, baptisée AWPG (Arthur World Participations Group), qui abritera tous les investissements que je compte réaliser dans la fourniture de contenus, Internet, le cinéma et dans l'accompagnement de start-up.


Quels sont les premiers investissements de votre holding AWPG ?

AWPG va abriter une petite dizaine de sociétés que nous allons créer ou acquérir. Au total, nous envisageons d'investir plus de 50 millions d'euros, avant dette, dans ce nouvel ensemble qui réalise déjà 15 millions d'euros de chiffre d'affaires avec une quarantaine de collaborateurs. Notre filiale télévision, AW, supervisée par Judith Aboulkheir, gère le contrat avec Endemol. Elle va aussi développer des fictions et des programmes courts. Nous allons également créer avec Endemol une coentreprise qui fournira du contenu et des formats sur-mesure aux plates-formes de jeux et paris en ligne. Internet est aussi l'une de nos priorités. Avec le producteur Maxime Jappy, en charge du Web et du cinéma dans notre groupe, nous venons de lancer le site magénération.com.
Ce site part du principe que tous les Français ne sont pas nés avec une souris dans la main. Nous nous adressons aux 7 millions de baby-boomers, la génération des 45-65 ans qui tire désormais la croissance des internautes en France. Ce sont eux qui remplissent les stades pour aller voir les concerts des Rolling Stones, de Polnareff ou de Led Zeppelin. Ils sont avides de loisirs, de voyages, consomment et leur pouvoir d'achat est supérieur de 20 % à la moyenne nationale. Magénération.com a l'ambition d'être le nouveau média qui nous ressemble et nous rassemble.


Quelle est l'originalité du site ?

Avec Thierry Lhermitte, le guide et l'ambassadeur de magénération.com, nous voulons que ce soit le premier site généraliste populaire «one clic», facile d'accès pour tous. C'est à la fois un quotidien, un magazine, une radio et, dès la rentrée, une télévision. C'est aussi une communauté, un lieu de débats et d'échanges sur des thématiques qui concernent le bien-être, la santé, la «psycho-sexo», la cuisine, le sport, les bons plans pour les vacances…
La version actuellement en ligne contient plus de 17 000 articles. Et notre équipe de chroniqueurs (Stéphane Bern, Guy Roux, Brigitte Lahaie, Valérie Expert, Guy Carlier, Philippe Vandel…) ne cesse de s'étoffer. Le site a également développé un espace «rencontres» qui compte déjà plus de 200 000 membres. Notre objectif est d'atteindre 2 millions de visiteurs uniques à fin 2009. Une campagne de publicité «choc», réalisée par l'agence Hémisphère Droit, va venir accélérer son lancement en octobre avec un budget de 4 millions d'euros nets dans les médias.


Quel est le modèle économique de magénération.com ?

Le site vivra principalement de la publicité avec la mise en place, en particulier, d'un club «premium» d'annonceurs. Pour la régie publicitaire, nous sommes actuellement en discussions avancées avec les groupes Lagardère et TF1 qui pourraient, dans le même temps, entrer au capital de magénération.com.
Outre Internet, notre marque va se déployer sur le mobile, la télé avec des programmes courts «billboardés» pour les chaînes hertziennes et la radio numérique, pour laquelle nous allons déposer un dossier auprès du CSA. Le site comportera aussi quelques espaces payants, sur abonnement, comme la partie «rencontres» ou une rubrique qui permettra, grâce un logiciel développé par un laboratoire israélien, de tester et augmenter sa mémoire.
Où en sont vos projets dans le cinéma ? Notre filiale Serenity Films a vocation à produire deux à trois films par an. Pas des superproductions mais des films dont le budget est inférieur à 10 millions d'euros. Le premier, intitulé Cyprien, est une comédie très drôle et très légère réalisée par David Charhon et écrit par Romain Lévy, Benjamin Guedj et Élie Semoun. Il réunit des acteurs comme Élie Semoun, Catherine Deneuve, Laurent Stocker, Vincent Desagnat…
Actuellement en tournage dans la région parisienne, Cyprien sortira en février prochain. Canal +, Studio 37, Universal et TF1 nous accompagnent dans cette aventure. Ce film sera suivi d'une comédie familiale, dont le nom de code est «Tuche», écrite par Philippe Mechelen et réalisé par Chantal Lauby et Christophe Vassort. Six projets sont d'ores et déjà en cours de développement au sein de Serenity et nous avons mis en place un pool de six auteurs. Nous devrions aussi annoncer très prochainement un accord avec un producteur américain.


Vous donnez-vous combien de temps pour réussir ?

Je ne me suis pas réellement fixé de contraintes. Certains projets marcheront, d'autres peut-être pas. Je suis entrepreneur, j'engage mon argent sur un groupe désormais très structuré. Ma seule qualité est d'être très bien entouré !



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