PASSERELLE
Source : lemonde.fr avec l'A.F. P, l'A. P.
en ligne le 19 juin
Européens et Américains reprennent
leurs aides directes à l'Autorité palestinienne
Au lendemain de l'entrée en fonction du nouveau gouvernement d'urgence palestinien, les Etats-Unis ont annoncé, lundi 18 juin, la reprise de leur aide économique à l'Autorité palestinienne, tout comme Bruxelles, qui confirmait ainsi "la normalisation immédiate" de ses relations avec la nouvelle équipe. Celle-ci ne comprend plus aucun ministre du Hamas, mouvement islamiste majoritaire au Parlement, qui a pris le contrôle vendredi de la bande de Gaza. Si la communauté internationale a très majoritairement soutenu la démarche du président Mahmoud Abbas et de son premier ministre, Salam Fayyad, l'Iran a tout de même dénoncé un gouvernement "contraire à la démocratie". De fait, la reprise de l'aide devrait ne bénéficier dans un premier temps qu'à la population de Cisjordanie, où est cantonné le gouvernement d'urgence, malgré ses déclarations sur l'"unité" du territoire national.
A Washington, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a déclaré que les Etats-Unis avaient décidé de reprendre "pleinement" leur aide économique au gouvernement palestinien, de "lever les restrictions financières" imposées il y a quinze mois et de "normaliser les relations économiques et commerciales" entre les deux pays. En outre, une aide de 86 millions de dollars, que Washington avait l'intention de débloquer pour les forces de sécurité fidèles au président Abbas, sera "restructurée", a-t-elle indiqué. L'annonce de Mme Rice est intervenue à peine quelques minutes après que l'Union européenne a annoncé une décision similaire.Les ministres des affaires étrangères des 27 ont en effet annoncé que l'UE acceptait la "normalisation immédiate de ses relations avec l'Autorité palestinienne", en partie suspendues depuis l'arrivée au pouvoir du Hamas en mars 2006. Dans un texte adopté lors de cette réunion, l'UE propose de "développer les conditions pour [accorder] une aide financière et pratique d'urgence" à l'Autorité palestinienne, "y compris une aide financière directe au gouvernement" palestinien.
UNE ÉVOLUTION "SPECTACULAIRE"
SELON TZIPI LIVNI
Egalement présente à cette réunion, la ministre des affaires étrangères israélienne, Tzipi Livni, a prédit pour sa part une évolution "spectaculaire" dans la liberté de mouvement des Palestiniens de Cisjordanie et annoncé le déblocage de 800 millions de dollars de droits de douanes dus aux autorités palestiniennes. Pour Mme Livni, la situation est désormais claire, alors que jusqu'à présent, il était difficile de faire la distinction entre le Hamas et le Fatah, qui étaient alliés au gouvernement. "Il faudra qu'Israël et M. Fayyad se mettent d'accord sur les détails", et "il faudra une réunion pour discuter des décisions", mais "nous ne cherchons pas d'excuses pour transférer cet argent," a-t-elle ajouté, sans donner aucune date à laquelle ce transfert pourrait avoir lieu.
L'UE réclamait depuis plusieurs mois des Israéliens un tel geste. Elle avait estimé qu'il devait intervenir immédiatement après la formation d'un gouvernement palestinien d'urgence. Les Européens entendent maintenant accompagner le processus. "Ce sera une aide directe et la plus rapide possible", a expliqué le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner.
Téhéran a, pour sa part, condamné le gouvernement d'urgence mis en place par Mahmoud Abbas, estimant qu'il "est contraire à la démocratie et accentue les tensions politiques en Palestine occupée". "Nous avons toujours conseillé aux groupes palestiniens de mener des discussions pour renforcer le gouvernement d'Ismaïl Haniyeh, car nous estimons que les actions qui affaiblissent ce gouvernement ne sont pas utiles", a poursuivi Mehdi Mostafavi, vice-ministre des affaires étrangères.
Enfin, Moscou a fait savoir qu'il demandait au nouveau gouvernement palestinien de dialoguer avec "toutes les forces palestiniennes, y compris le Hamas". "Moscou espère que le gouvernement d'urgence fera tout le nécessaire pour normaliser la situation, améliorer les conditions humanitaires dans les territoires palestiniens, et pour arrêter le conflit interpalestiniens", a déclare le ministère des affaires étrangères russe. La diplomatie russe a notamment souligné que le Hamas "n'a pas été d'accord avec la décision" du président palestinien Abbas de former le gouvernement d'urgence.
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