DEVOUS AMOI
L'Edito de Diasporablogj
ELECTION PRESIDENTIELLE...
AU CRIF
RICHARD PRASQUIER,
ELU PRESIDENT DU CRIF
LE CALME,
APRÈS LA TEMPÊTE
L'élection de Richard Prasquier au commande du CRIF est une grosse surprise pour ceux qui observent, à la loupe, l'évolution du monde juif dans la société française. Surprise d'autant plus grande, que le nouvel élu est peu connu du public juif aussi bien que du grand public. Le moins médiatisé des quatre candidats qui se sont présentés à cette course interne à la communauté juive.
Sans pour autant bouleverser l'institution, elle marque sinon une pause, du moins un léger fléchissement dans la démarche et la manière de "gouverner" un organisme communautaire de cette taille, fort courtisé par les pouvoirs publics, toutes tendances confondues.
Après six ans d'une présidence fortement personnalisée, d'un pouvoir sans partage, pendant laquelle on aura entendu beaucoup plus de bruits de bottes, de "coups de gueules", qu'on aura vu d'actions réelles, la présidence de Richard Prasquier sera, à son image, plus feutrée, plus consensuelle, plus proche des attentes des 600 000 membres de la communauté juive de France.
Pas de révolution de palais donc, mais un changement de style.
Ce cardiologue de 62 ans, Richard Prasquier, personnage discret, mais attentif, patient, passionné d'histoire -il préside le Comité Yad Vashem (France), organisme dépendant de l'Etat d'Israël, chargé des archives de la Shoa et, de désigner et de reconnaître ceux qui, au péril de leur existence, durant la seconde guerre mondiale, ont tenté de sauver des vies juives- mettra tout sa maîtrise du dialogue -il est un artisan méticuleux du dialogue entre Juifs et Chrétiens, proche de l'ancien Cardinal de Paris, Mgr Lustiger et d'André Vingt-Trois, nouveau Cardinal de la Capitale- et son sens du pragmatisme au service de sa fonction et de ses responsabilités.
Quant aux réformes, il ne faut pas trop en attendre. Ni sa profession de foi, ni ses déclarations à la presse juive, n'en comportent. Son programme se situe dans le prolongement de celui auquel il succède. Sans grands engagements. Sans doute poursuivra-t-il le combat de son prédécesseur dans le domaine de l'antisémitisme. Avec moins d'agressivité, et, là encore, plus de dialogues et de pédagogie.
Enfin, depuis l'arrivée en Métropole des Juifs d'Afrique du Nord, Juifs ashkénazes et Juifs sépharades se partagent le pouvoir des institutions de la communauté juive de France (CRIF, Fonds Social Juif Unifié, Consistoire). Cette tradition du partage des rôles se vérifie une fois de plus dans cette élection. Le Consistoire et le FSJU vont naturellement aux Juifs sépharades, le CRIF aux Juifs ashkénazes.
Cette élection, en résumé, s'inscrit plus dans une volonté d'apaisement que dans un esprit de confrontation. Les grands électeurs du CRIF se sont davantage portés vers un homme de compromis plutôt qu'un homme de conflit. Un militant de base plutôt qu'un homme d'appareil.
Reste que la rénovation des institutions juives dans ce pays n'est pas encore pour demain. Et c'est bien ce qu'il faut déplorer dans ce choix. Comme dans d'autres choix.
Bernard Koch
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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