PAR DIASPORABLOGJ
MILLEFEUILLES
SANS CONCESSION
de Philippe MEYER
Antisionisme – Antisémitisme – Désinformation
Chroniques de temps orageux
Chroniques parues dans Guysen News
et le Jerusalem Post en langue française
2è EXTRAIT
22 octobre 2003
France – Israël : où va-t-on ?
Une simple brouille diplomatique de plus ou l’accentuation d’un malaise déjà profond ? La dégradation des rapports entre la France et Israël vient de franchir une nouvelle étape avec l’affaire du communiqué de l’UE visant à condamner les propos violemment antisémites du sinistre Premier ministre malais et dans laquelle les autorités française auraient joué un rôle ambigu, déclenchant ainsi les foudres des autorités israéliennes. Il n’est pas question ici de faire la lumière sur ce triste épisode, ni de disséquer les étapes diplomatiques ayant conduit à cette nouvelle passe d’armes, ni de chercher à savoir si les réactions exprimées de part et d’autre étaient justifiées ou excessives, mais plutôt de replacer cet épisode dans un contexte plus global et d’analyser les manifestations, les raisons et les conséquences de ce fossé qui semble se creuser inexorablement entre les deux pays.
Le conflit israélo-palestinien constitue clairement une écharde majeure qui infecte à la fois les rapports politiques entre Israël et la France, et les rapports citoyens entre la communauté juive et la société française. Cette double situation, mais qui n’en devient plus qu’une, s’inscrit dans une double évolution politique de la France : au niveau extérieur, il s’agit bien sûr d’une certaine politique arabe mise en place de longue date mais qui connaît un renforcement incontestable depuis une dizaine d’années ; au niveau intérieur, il s’agit d’un développement rapide de l’extrême gauche au sein du paysage politique national et qui reste fidèle à un antisionisme profondément ancré en elle. A cette double situation politique il faut ajouter l’impact évident sur elle, même s’il est officiellement rejeté, du poids croissant de la communauté arabe vivant en France.
De cette combinaison diplomatique, politique et sociologique, est né au sein de la société française un sentiment de plus en plus critique à l’égard de la politique israélienne, lui même cause et conséquence d’un traitement de ces questions manifestement partisan de la part d’une grande partie des médias français. Prenez tous ces ingrédients, mélangez les pendant plusieurs années et vous obtiendrait le cocktail d’antisionisme et de défense du peuple palestinien qui est quotidiennement servi dans la France d’aujourd’hui. Mais à force de boire cette liqueur amère sans modération, un nombre croissant de politiques, de journalistes, d’intellectuels, ou de simples citoyens finissent par adopter un discours de plus en plus véhément à l’encontre d’Israël. Et c’est à ce moment précis que le risque monte de voir l’antisionisme politique revêtir les habits neufs d’un antisémitisme certes masqué, mais pourtant bien réel. Qui du diplomate, du journaliste ou du politique national alimente le sentiment de l’autre ? Peu importe. Le résultat est doublement grave.
D’une part, le fait est que le conflit israélo-palestinien est désormais omniprésent dans les débats politiques, la presse, les forums des sites internet des principaux médias et les plateaux de télévision. Outre que cette omniprésence est difficilement justifiable en soi, au regard d’autres foyers de tensions internationales totalement mis de coté et pourtant souvent d’une gravité au-moins égale, elle ne bénéficie que trop peu d’une analyse partiale et objective.
Dans la très grande majorité des cas, le doigt accusateur est pointé sans hésitation et sans ambiguïté du coté des autorités israéliennes en occultant totalement une réalité bien plus complexe et bien plus douloureuse pour le peuple israélien. D’autre part, ce matraquage politico-médiatique aussi systématique que peu objectif, conduit à façonner une opinion publique qui avale sans réfléchir ce qu’on lui fait ingurgiter à longueur de journées et qui n’éprouve d’ailleurs pas le besoin fermer la bouche tant le sirop semble être à son goût.
Face à cette situation (particularité ?) française dont l’image dépasse désormais largement nos frontières, il n’est guère étonnant que la société israélienne ait un jugement mêlé de méfiance et de rejet. Une communauté francophone pourtant très importante en son sein n’y change rien. Dans un pays où la défense pour sa survie fait partie du quotidien, qui n’est pas avec lui est contre lui. Un schéma stratégique certes direct par rapport à nos subtilités diplomatiques européennes, mais nécessaire au vu de la situation politico-militaire sur place. Impossible de transiger avec l’essentiel, et la défense de ses intérêts est précisément l’essentiel. Plus le temps de disserter. D’où les réactions de plus en plus violentes de la classe politique et de la presse israélienne aux prises de positions jugées dangereuses de leurs équivalents français. Ce sont donc bien deux sociétés et deux Etats, aux intérêts divergents, aux choix politiques opposés et aux modes de fonctionnement différents, qui s’affrontent par communiqués officiels et articles de presse interposés. De ces différences de fond est née une incompréhension mutuelle, qui elle-même génère des comportements hostiles. Un cercle vicieux qui sera difficile à casser.
Le conflit israélo-palestinien constitue clairement une écharde majeure qui infecte à la fois les rapports politiques entre Israël et la France, et les rapports citoyens entre la communauté juive et la société française. Cette double situation, mais qui n’en devient plus qu’une, s’inscrit dans une double évolution politique de la France : au niveau extérieur, il s’agit bien sûr d’une certaine politique arabe mise en place de longue date mais qui connaît un renforcement incontestable depuis une dizaine d’années ; au niveau intérieur, il s’agit d’un développement rapide de l’extrême gauche au sein du paysage politique national et qui reste fidèle à un antisionisme profondément ancré en elle. A cette double situation politique il faut ajouter l’impact évident sur elle, même s’il est officiellement rejeté, du poids croissant de la communauté arabe vivant en France.
De cette combinaison diplomatique, politique et sociologique, est né au sein de la société française un sentiment de plus en plus critique à l’égard de la politique israélienne, lui même cause et conséquence d’un traitement de ces questions manifestement partisan de la part d’une grande partie des médias français. Prenez tous ces ingrédients, mélangez les pendant plusieurs années et vous obtiendrait le cocktail d’antisionisme et de défense du peuple palestinien qui est quotidiennement servi dans la France d’aujourd’hui. Mais à force de boire cette liqueur amère sans modération, un nombre croissant de politiques, de journalistes, d’intellectuels, ou de simples citoyens finissent par adopter un discours de plus en plus véhément à l’encontre d’Israël. Et c’est à ce moment précis que le risque monte de voir l’antisionisme politique revêtir les habits neufs d’un antisémitisme certes masqué, mais pourtant bien réel. Qui du diplomate, du journaliste ou du politique national alimente le sentiment de l’autre ? Peu importe. Le résultat est doublement grave.
D’une part, le fait est que le conflit israélo-palestinien est désormais omniprésent dans les débats politiques, la presse, les forums des sites internet des principaux médias et les plateaux de télévision. Outre que cette omniprésence est difficilement justifiable en soi, au regard d’autres foyers de tensions internationales totalement mis de coté et pourtant souvent d’une gravité au-moins égale, elle ne bénéficie que trop peu d’une analyse partiale et objective.
Dans la très grande majorité des cas, le doigt accusateur est pointé sans hésitation et sans ambiguïté du coté des autorités israéliennes en occultant totalement une réalité bien plus complexe et bien plus douloureuse pour le peuple israélien. D’autre part, ce matraquage politico-médiatique aussi systématique que peu objectif, conduit à façonner une opinion publique qui avale sans réfléchir ce qu’on lui fait ingurgiter à longueur de journées et qui n’éprouve d’ailleurs pas le besoin fermer la bouche tant le sirop semble être à son goût.
Face à cette situation (particularité ?) française dont l’image dépasse désormais largement nos frontières, il n’est guère étonnant que la société israélienne ait un jugement mêlé de méfiance et de rejet. Une communauté francophone pourtant très importante en son sein n’y change rien. Dans un pays où la défense pour sa survie fait partie du quotidien, qui n’est pas avec lui est contre lui. Un schéma stratégique certes direct par rapport à nos subtilités diplomatiques européennes, mais nécessaire au vu de la situation politico-militaire sur place. Impossible de transiger avec l’essentiel, et la défense de ses intérêts est précisément l’essentiel. Plus le temps de disserter. D’où les réactions de plus en plus violentes de la classe politique et de la presse israélienne aux prises de positions jugées dangereuses de leurs équivalents français. Ce sont donc bien deux sociétés et deux Etats, aux intérêts divergents, aux choix politiques opposés et aux modes de fonctionnement différents, qui s’affrontent par communiqués officiels et articles de presse interposés. De ces différences de fond est née une incompréhension mutuelle, qui elle-même génère des comportements hostiles. Un cercle vicieux qui sera difficile à casser.
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