"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, novembre 01, 2008

BONNES
FEUILLES




A l'occcasion de la sortie de ses deux dernières ouvrages, INFORMATION JUIVE, la revue du Consistoire Central de France, a interrogé, dans son dernier numéro, Marc-Alain Ouaknin.


DIASPORABLOG publie, grâce à l'aimbale autorisation de Directeur de la Publication , Philippe Meyer, un extrait de cette interview.







Une biographie de la Bible



En entretien avec Marc-Alain Ouaknin
Marc-Alain Ouaknin, rabbin et docteur en philosophie publie
« Les mystères de la Bible » ( Eitions Assouline. 26 euros) en même temps qu’un ouvrage « Zeugma » ( Editions du Seuil). Une partie de ce livre est consacrée aux questions que pose aux uns et aux autres la critique biblique. L’auteur s’en explique dans cet entretien qu’il a accordé à Information juive.



Qu’appelez-vous « Les mystères de la Bible ? »

Le mot « mystère » vient du grec mustèrion: ce par quoi ou à quoi l’on est initié (mustès). Le terme grec désigne originellement les rites plus ou moins secrets par lesquels on était initié à une religion, et au moyen desquels on entrait en relation avec la divinité. La notion biblique de « mystère » signifie simplement le « secret », « ce qui est caché » ou « se cache ». J’aime ce mot pour lequel il existe une proximité phonétique entre le grec et l’hébreu sur cette racine.
Dans ce livre, les mystères que je dévoile sont ceux du livre-Bible lui-même. C’est une sorte de biographie de la Bible : qui l’a écrit ? Pourquoi ce nom ? Quand et par qui fut-elle transmise ? Comment la commente-t-on ?



Que voulez-vous dire quand vous écrivez que « la Bible est une histoire qui dessine une géographie » ?
Il est en fait très délicat de parler de la Bible comme d’un objet monolithique. Car ce nom unique accueille deux univers, deux mentalités totalement différentes, même si le passage, le voyage entre l’un et l’autre sont toujours possibles, voire toujours souhaitables. Une Bible et deux Testaments, ou, si l’on préfère, une Première Alliance et une Seconde, ou encore un texte et deux midrachim. Deux ambiances qui appartiennent à ce que l’on pourrait schématiquement déjà nommer l’Orient et l’Occident, presque déjà l’Europe ! Abraham, les Hébreux, les exils du Pentateuque se déroulent tous au Proche-Orient vers l’Est, du côté du soleil levant. Ainsi, lorsque Jonas veut s’enfuir à l’Ouest, vers la ville de Tarchich identifiée comme Cadix, mais cela peut aussi être Tarse, le texte biblique le fait revenir de force, à coup de baleine, vers Ninive, vers l’Est, ville importante des rives du Tigre. Le Nouveau Testament, lui, respire les senteurs de la Galilée, les ruelles de Jérusalem et de Bethléhem, c’est un texte qui sent la poussière des chemins, l’odeur du figuier et du soleil. Quand les disciples de Jésus s’en vont pour porter la bonne parole, c’est vers l’occident qu’ils se tournent.
D’un point de vue de l’histoire, le calendrier biblique commence au Beréchit, aux « six jours de la Création », en 3760 années avant l’ère chrétienne. Ce qui correspond à la fin du chalcolithique et le début du bronze ancien. Les derniers textes bibliques de la Bible hébraïque, ceux d’Ezra et Néhémie sont un peu plus tardifs. Ils sont du V° siècle, écrits peu après le retour des exilés de Babylone, retour rendu possible par l’édit de Cyrus, édit si important qu’il constitue les dernières phrases de toute la Bible hébraïque. L’histoire biblique se clôt donc sur ces événements du retour qui inaugurent la période du judaïsme post-exilique.
  D’un point de vue géographique, la Bible n’est pas méditerranéenne, mais proche- orientale. La Mésopotamie n’est pas seulement le berceau de la civilisation et lieu de naissance de l’écriture, - l’histoire est née à Sumer, selon une expression devenue célèbre-, c’est aussi, avec l’Egypte, le berceau des hommes et des idées de la Bible. On comprend dès lors le sens de tous ces textes, narratifs ou législatifs qui semblent d’importation directe, de traditions babyloniennes, comme le Déluge que l’on retrouve dans l’Epopée de Gilgamesh , comme cette tour de Babel, franchement babylonienne, et comme ce Paradis situé entre le Tigre et l’Euphrate, selon le texte de la Bible lui-même, jusqu’à ce fondateur Abram, devenant Abraham, qui « sort » d’Our Kasdim, qui fut un port babylonien du golfe persique avant que les alluvions des grands fleuves ne le relèguent à l’intérieur des terres, et toujours port fluvial sur les bords de l’Euphrate. Il est intéressant de noter que le texte biblique semble voir la Mésopotamie et l’Egypte comme figures paternelles et maternelles du peuple de la Bible. Ainsi, à propos d’Abraham, la Mésopotamie est appelée « Maison de ton père » et l’Egypte est vécue comme la matrice, le ventre maternel du peuple hébreu, qui vivra la sortie d’Egypte comme une expulsion de ce ventre, comme une naissance.
Egypte si présente dans la Bible, puissance spirituelle et économique d’une grande ampleur, vers laquelle se tourneront Abraham, Isaac et Jacob, et Joseph et qui verra la naissance de Moïse dans ses frontières. Elle vivra la gestation du peuple appelé à recevoir la Tora au mont Sinaï.

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