LESELECTIONS
AU
GRANDRABBINAT
DEFRANCE
Source ; lepoint.fr en ligne le 19 juin
Les juifs à la recherche d'un grand rabbin
par
Ariane Singer
Les juifs de France sont toujours en campagne. Quelques mois après l'élection d'un nouveau président à la tête du CRIF (le représentant politique de la communauté juive), un collège de 313 grands électeurs est appelé, le 22 juin, à désigner le président du Consistoire central et le grand rabbin de France. Créée par Napoléon il y a deux siècles pour représenter l'ensemble des juifs de France d'un point de vue religieux et administrer le culte israélite (formation des rabbins, conversions, mariages, inhumations, cacherout...), l'institution cherche un nouveau souffle. Depuis l'élection de Joseph Sitruk en 1987, lequel affiche une vision rigoriste du judaïsme dans un pays où seuls 5 % des quelque 600 000 juifs se déclarent orthodoxes, le Consistoire est débordé, sur sa droite, par la sécession d'un certain nombre de synagogues qui ont choisi de s'autonomiser, mais surtout, sur sa gauche, par l'éclosion récente d'une pléthore de courants libéraux et Conservative, ce dernier, très en vogue, prônant un judaïsme moderne attaché au respect de la tradition.
La situation pourrait néanmoins changer si le concurrent de Joseph Sitruk (en lice pour un quatrième mandat), le rabbin Gilles Bernheim, venait à l'emporter. Orthodoxe lui aussi, mais connu pour son ouverture aux franges les moins pratiquantes, ainsi que pour son sens du dialogue interreligieux, cet ashkénaze, agrégé de philosophie, se pose davantage en rassembleur d'une minorité très éclatée, dont seuls 30 % des membres sont affiliés à une synagogue ou à une association juive. « Il représente la grandeur du rabbinat à la française contre un judaïsme sectaire et superstitieux », estime l'écrivain Eliette Abécassis. Pour beaucoup, comme pour l'intellectuel israélien Elie Barnavi, il incarnerait « le retour à une forme de franco-judaïsme » marqué par l'attachement aux valeurs fondamentales de la République, conciliable avec une pratique religieuse dans la sphère privée. Mais si Joseph Sitruk, fatigué depuis une attaque cérébrale en 2001, est accusé d'accentuer les divisions et d'être très tourné vers Israël, il continue néanmoins de jouir d'une grande popularité pour son humour, ses talents d'orateur et la chaleur de sa personnalité. Et promet à son tour d'assouplir certaines de ses positions, notamment vis-à-vis des conversions (véritables parcours du combattant) et des enfants issus de couples mixtes
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire