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DELACOLINISATION
ENISRAËL
Source : lemonde.fr en ligne le 16 juin à 15h 02
sur Diasporablog à 15h 28
Condoleezza Rice dénonce
la colonisation israélienne
Condoleezza Rice, secrétaire d'Etat américaine, n'a pas apprécié le cadeau de bienvenue. Alors qu'elle s'apprêtait à effectuer sa sixième visite en Israël et dans les territoires palestiniens occupés depuis la conférence d'Annapolis, le 27 novembre 2007, l'Etat juif a annoncé que 1 300 nouveaux logements allaient être mis en chantier au nord de Jérusalem, à Ramat Shlomo.
Selon la première phase de la "feuille de route", le plan de paix international visant à la création en trois étapes d'un Etat palestinien, dont l'application est théoriquement concomitante aux négociations engagées à Annapolis sur le statut final des territoires palestiniens, Israël doit démanteler les colonies créées sans autorisation à partir de mars 2001 et geler toutes les activités de colonisation, y compris celles qui concernent la croissance naturelle des implantations. Israël ne s'est conformé à aucune de ces obligations. En mai, le premier ministre palestinien, Salam Fayyad, avait recensé des appels d'offres pour 847 nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie.
Récemment, les annonces d'édification de nouveaux logements dans les colonies se multiplient, que ce soit à la périphérie de Jérusalem comme à Pisgat Zeev, au nord, ou à Har Homa, au sud, près de Bethléem. Sans parler des autres chantiers entrepris dans les grands blocs de colonies.
Cette frénésie de construction n'a pas encore empêché les pourparlers avec les Palestiniens de se poursuivre, en dépit de leurs protestations, mais, pour la première fois, Mme Rice a trouvé, dimanche 15 juin, que "la poursuite de la colonisation peut empêcher les négociations de progresser" et s'est inquiétée de la permanence des barrages en Cisjordanie, affirmant : "L'engagement a été pris d'améliorer la vie des Palestiniens et il va falloir y travailler avec acharnement."
Pratiquement sept mois après Annapolis, Mme Rice, arrivée samedi à Jérusalem pour une visite de trois jours, se rend compte non seulement que le processus de paix est au point mort, mais que ses chances d'évoluer sont dangereusement menacées par la continuation voire l'accélération de la colonisation et par la paralysie du changement sur le terrain. Elle a beau affirmer que "les Etats-Unis considèrent que les activités de colonisation n'auront pas de conséquences sur le statut final des négociations, en particulier sur le terrain", il est indéniable que les Israéliens veulent créer des faits accomplis sur lesquels il sera difficile de revenir.
Cela concerne particulièrement Jérusalem, dont le statut n'a toujours pas été abordé dans les pourparlers et dont les autorités israéliennes entendent conserver la totale souveraineté en créant sur sa partie orientale une ceinture de colonies qui coupera la Ville sainte de la Cisjordanie et interdira au futur Etat palestinien de faire de Jérusalem-Est sa capitale.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ne cesse de répéter qu'il n'est pas question de renoncer au troisième lieu saint de l'islam et que la poursuite de la colonisation est "le plus important obstacle à la paix". Qu'il s'agit également d'une violation flagrante des obligations imposées par la "feuille de route", le plan de paix international, qui impose le gel de la colonisation.
Israël continue d'affirmer qu'il n'est pas question de cesser de bâtir dans les grands blocs de colonies qui sont censées, à l'avenir, faire partie intégrante du territoire israélien, en échange pour les Palestiniens de compensations territoriales dont, pour le moment, on ne sait pas encore de quoi elles seraient faites. Concernant la Ville sainte, Mark Regev, porte-parole du premier ministre israélien Ehoud Olmert, a indiqué : "Il est clair pour tout le monde que les quartiers juifs de Jérusalem resteront partie intégrante d'Israël dans le cadre de tout accord de paix." Puis il a ajouté : "Jérusalem, c'est Jérusalem, et la Cisjordanie, c'est la Cisjordanie (...). Construire dans les zones juives ne contredit en rien notre volonté de faire avancer le processus de paix."
Condoleezza Rice a procédé, dimanche, à une réunion trilatérale avec Tzipi Livni, ministre des affaires étrangères israélienne, et Ahmed Qorei, chef des négociateurs palestiniens. Lundi, une autre réunion trilatérale devait avoir lieu avec Salam Fayyad, premier ministre palestinien, et Ehoud Barak, ministre israélien de la défense, afin d'étudier les possibilités d'améliorations sur le terrain. Mme Rice a averti qu'elle ne s'attendait pas à des résultats spectaculaires et qu'il "va falloir travailler de plus en plus dur" pour tenter d'aboutir à un accord d'ici à la fin de l'année.
Dans ces conditions, la perspective avancée de rédiger un document commun, sorte de rapport d'étape permettant d'acter les progrès accomplis - si tant est qu'il y en existe - apparaît comme totalement exclue pour le moment. Danny Dayan, président du Conseil des colons israéliens, a compris que l'ère Bush tirait à sa fin. Il a qualifié les remontrances de Mme Rice sur la poursuite de la colonisation d'"impertinentes" et d'"effrontées". Il a estimé qu'elle avait "craché à la face d'Israël et que le gouvernement avait pris cela pour des gouttes de pluie".
Michel Bôle-Richard
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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