"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, juin 24, 2007

PASSERELLE
Source : lejdd.fr en ligne le 24 juin



Rama Yade comme une "évidence"
Par Grégory BLACHIER

Rama Yade, 30 ans, a été nommée mardi secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et aux droits de l'Homme. Noire, jeune et musulmane, elle se défend d'être une caution au sein du gouvernement. Brillante fonctionnaire, fille de diplomate, elle entend promouvoir la diversité et conserver sa liberté de ton, auprès d'un Nicolas Sarkozy qu'elle a rejoint comme "une évidence".
A seulement 30 ans, Rama Yade est la benjamine du gouvernement.

Elle le dit sans détours, sans se cacher: "Je suis du système". A 30 ans, Rama Yade vient d'entrer au gouvernement, nommée mardi secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et aux droits de l'Homme. Sa nomination n'est qu'une demi-surprise, puisqu'elle est du sérail, et que depuis quelques semaines, si on ne parle pas que d'elle, elle est sur toutes les lèvres. Rien d'étonnant pour une jeune femme qui n'a pas sa langue dans sa poche, issue de ce qu'elle nomme les "cultures de la parole", comme elle l'a rappelé au président Nicolas Sarkozy, lorsqu'il n'était que candidat.Sa présence au sein de l'équipe Fillon II résulte aussi d'une logique froide: Rama Yade, de son nom complet Ramatoulaye Yade-Zimet, est une femme, jeune, noire et musulmane. Quatre raisons de se voir offrir une place au sein du gouvernement "d'ouverture" que le président et son Premier ministre n'ont cessé de mettre en avant.

Elle est favorable à la discrimination positive "à la française", même si elle dit ne pas aimer ce mot, et lui préférer "l'affirmation active", traduction littérale de l'expression anglo-saxonne. Elle concède incarner "tout ce que les hommes politiques ne sont pas", mais refuse fermement l'idée d'alibi, et martèle: "Je n'ai pris la place de personne. (...) La politique ça ne pardonne pas. Ce système je le connais bien". Avant de livrer cette réflexion que ne renierait pas Nicolas Sarkozy: "Si n'il y a pas de noirs ou d'arabes dans les partis politiques, ils sont racistes ; s'il y en a, c'est un alibi. Alors, on travaille quand ?



"Elle connaît "par coeur
les discours du général, de Pompidou"

Le système, lui aussi, connaît bien cette fille d'une professeure d'histoire et d'un diplomate sénégalais, proche de Léopold Sedar-Senghor. Elevée dans les Hauts-de-Seine, Rama Yade est un exemple de réussite: boursière, elle fait des études brillantes, réussit Sciences Po, et devient administratrice au Sénat. La grande et belle jeune femme avoue s'intéresser à la politique depuis l'adolescence. Ses parents penchent plutôt pour le socialisme, elle connaît "par coeur les discours du général, de Pompidou et de tant d'autres". En 1993, elle n'a que 15 ans et remarque un homme politique qui a du "culot", lorsqu'il pénètre dans une école maternelle de Neuilly pour aller chercher les enfants pris en otages par un forcené. Déjà, Nicolas Sarkozy la séduit.Etudiante, elle fait pourtant partie de ces "gens majoritaires qui ont longtemps pensé que les hommes politiques n'étaient plus très intéressants parce que le débat manquait". Puis en 2002, elle voit entrer au gouvernement un homme qui a "du panache", un "parcours de grognard", qui dit "je vais me battre" et partage avec elle "ce refus de la fatalité". Rama Yade a fait son choix, comme "une évidence", son engagement en politique, ce sera aux côtés de Nicolas Sarkozy. En bonne enfant du système, elle le rencontre par "plusieurs canaux", et le convainc vite. Elle demande à Sarkozy de l'humanismeEncartée à l'UMP depuis deux ans et demi, elle est secrétaire nationale à la Francophonie du parti depuis à peine un an, lorsque le candidat lui demande de s'exprimer au cours du Congrès d'investiture, le 14 janvier. Elle est intimidée et lui dit qu'elle n'est pas sûre de pouvoir parler devant 50 000 personnes. Elle raconte la réponse du futur président: "Il tire sur son cigare et me dit ‘peut-être 80 000'". Lors de son discours, elle fait forte impression. Cette épouse d'un militant socialiste, partisan de la ligne strauss-kahnienne, attaque durement la gauche, qu'elle accuse de "cécité républicaine", et de préférer "la pitié plutôt que le respect" à l'égard des enfants issus de l'immigration. Mais elle se fend aussi de quelques piques à l'égard des militants UMP, loue les propositions de Nicolas Sarkozy qui a aboli la double peine ou envisagé de faire voter les étrangers aux élections locales "au risque de vous heurter chers amis". Au passage, elle a appelé le candidat à faire "preuve d'humanisme" dans ses actions, et à y mettre les formes, pour éviter d'entendre parler de "Kärcher", "polygamie" et autres "moutons égorgés".

Fatalement, la question de ses origines, de cette "caution" qu'elle se défend d'être et dont elle dit qu'on lui parle davantage à Paris que lors de ses déplacements en province, redevient centrale. "Je ne me réveille pas le matin en me disant que je suis noire", lance-t-elle, mais le fait est que son engagement est marqué par ses origines. Membre du Club XXIe siècle, qui promeut la diversité, et du Club Averroès, pour la promotion des "minorités actives" dans les médias, elle veut apporter son éclairage sur les Noirs de France. Elle s'y est déjà attelée, dans un livre dont l'idée lui a été soufflée par le président des Editions Calmann-Lévy. "Noirs de France, Les nouveaux Neg'Marrons" raconte "le rendez-vous manqué entre la République et les Afro-antillais". En revendiquant, toujours, la liberté de parole qui en a fait une "bonne cliente" des plateaux télévisés, elle s'amuse des "passages de ce livre qui en feraient hurler certains à l'UMP". Un système dont elle a gravi les échelons à la vitesse grand V.

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