PASSERELLE
Source : lemonde.fr en ligne le 24 mai
M. Attali s'apprête à épauler M. Sarkozy
sur l'aide au développement
Après Bernard Kouchner, nommé ministre des affaires étrangères, Martin Hirsch, devenu haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, et Claude Allègre, qui a accepté une mission sur l'université française, Jacques Attali, figure historique de la gauche, s'apprête lui aussi à céder à l'appel de Nicolas Sarkozy.
L'un des principaux mitterrandiens avait annoncé, le 16 mai, s'être vu proposer une mission relevant de la politique étrangère par le nouveau de chef de l'Etat. Il a confirmé au Monde qu'il "discute avec Nicolas Sarkozy des détails de cette mission, centrée sur la réforme de l'aide au développement".
"Cela a de fortes chances de se faire", dit M. Attali, visiblement tenté par la proposition. Il fera connaître sa réponse au président de la République dans les prochains jours. L'idée de l'ancien conseiller de François Mitterrand est de faire du microcrédit "l'axe le plus important" de la mission qui lui serait confiée.
Le microcrédit est cette méthode de développement née dans les années 1970 dans les pays du Sud, qui accorde des crédits aux plus démunis afin qu'ils démarrent ou poursuivent une activité économique.
"BESOIN D'ASSISTANCE TECHNIQUE"
A la tête, depuis 1997, de Planet Finance, une ONG internationale de microcrédit - dont le conseil d'administration comprend l'actuelle ministre de la Justice Rachida Dati et Bernard Kouchner - M. Attali est aujourd'hui l'un des principaux ambassadeurs du microcrédit dans le monde, au côté du prix Nobel de la Paix, le Bangladais Muhammad Yunus.
"L'aide au développement représente environ 0,5 % à 0,6 % du produit intérieur brut (PIB), mais le microcrédit seulement 3 % de l'aide au développement, c'est insuffisant, explique M. Attali, il y a un fort besoin d'assistance technique de la part des institutions de microfinance partout dans le monde, notamment en Afrique."
Selon des données admises par la Banque mondiale, le microcrédit a permis de sortir 60 millions d'individus de la misère depuis trente ans.
M. Attali croit-il à l'ouverture organisée par M. Sarkozy et son premier ministre, François Fillon ? "Oui, répond-il, lorsqu'il s'agit de ministres de cohabitation. Je ne vois aucun problème à ce qu'un homme de gauche soit ministre des affaires étrangères. Quand on occupe un autre ministère, en revanche, c'est que l'on a changé de camp."
Anne Michel
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