DEVOUS
AMOI
L'Edito de Diasporablogj
(L'actualité nous oblige à remettre en première page notre édito publié il y a tout juste un mois, le 18 mai 2007)
L'ETAT PALESTINIEN :
LA MARCHE A RECULONS
Si les Palestiniens voulaient repousser aux Calandres Grecques leur rêve d'un Etat, ils ne pourraient pas mieux s'y prendre. Même les plus hostiles à la création de cet Etat palestinien ne pouvaient pas mieux espérer. Cette guerre fratricide, qui se déroule depuis que les Palestiniens ont fait entrer le Hamas dans le jeu politique dans les Territoires, a déjà fait plusieurs centaines de morts, et des milliers de blessé. Bien plus encore qu'une semaine de représailles de l'armée israélienne. Les Palestiniens ne se rendent pas compte qu'en mettant côte à côte deux conceptions de leur avenir antagonistes entre elles, dont l'une est plus pragmatique que l'autre, ils signent la fin proche de leur rêve, but ultime de plus de quarante années de combats contre l'"ennemi sioniste". En prônant, comme seul objectif, la destruction de l'Etat d'Israël en remplaçant du leur, que leur ont fait miroiter, de Nasser à Nasrallah en passant par l'ineffable Amadinhedjad et Arafat, la majorité des leaders arabes, les Palestiniens ne se sont pas rendu compte ou n'ont pas voulu se rendre compte qu'ils se dirigeaient tout droit vers leur propre précipice au fond duquel les poussent les fossoyeurs du Hamas.
Et comment défendre la création d'un Etat palestinien quand la situation pré-étatique de ce projet tourne au tragique, à la débandade et au chaos économique? Comment y croire? Les Palestiniens et leurs dirigeants montrent aux yeux du monde leur incapacité à construire, à gérer ce futur Etat. Sans leur maturité, l'Etat palestinien tel qu'il se dessine aujourd'hui, serait, à n'en point douter, ni fiable, ni viable. Un Etat inexistant ou sous la coupe de la tension permanente et donc une menace pour la région.
Autre conséquence de cette situation de guerre civile qui pourrait affaiblir un peu plus le pouvoir palestinien en place et retarder indéfiniment l'échéance de cet Etat, l'opinion publique, véritable nerf de la guerre de la cause palestinienne, plus que jamais en désarroi, désorientée, perdue.
Une opinion publique si prompt à dénoncer la "barbarie" israélienne, aujourd'hui bien muette devant cette lutte sanglante entre frères ennemis. En France, où sont les manifestants du MRAP, de la Ligue des Droits de l'Homme, de la LCR, du Parti Communiste qui manifestèrent, sans état d'âmes, bras dessus, bras dessous avec des représentants du Hamas et des associations pro-palestiniennes, chaque fois qu'Israël réagissait devant les violentes attaques et les attentats-suicides des différentes branches armées des mouvements palestiniens.
Qu'attendent-ils pour demander la fin des hostilités entre factions palestiniennes, eux qui n'avaient pas assez de mots durs pour accuser Israël de tous les pêchés? Leurs voix se sont, d'un coup, éteintes. A moins que, dans ces conditions, ce combat-là, qui n'opposent plus les méchants juifs aux gentils palestiniens, mais des palestiniens entre eux, n'est plus le leur . Preuve manifeste, alors, de la collusion entre l'extrême-gauche et les mouvements islamistes contre un Etat juif parce que juif. La conjonction naturelle des antisémitismes. De l'extrême-gauche à l'" l'Islam -extrême".
L'Etat palestinien ne se fera pas tant que ne s'élèvera pas, au sein de la société palestinienne, un pragmatisme et une volonté d'en finir avec des rêves chimériques et une culture de responsabilité.
Les évènements à Gaza, ces derniers jours, n'en prennent pas le chemin. Et c'est bien là le noeud de ce conflit israélo-palestinien.
Bernard Koch
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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