PASSERELLE
Source : lemonde.fr
30 avril à 18h 07
Titre de la Rédaction de Diasporablogj :
"CRISE EN ISRAEL :
LE RAPPORT QUI ACCUSE"
Ehoud Olmert refuse de démissionner
malgré un rapport accablant
sur la guerre au Liban
Peu après la publication, lundi 30 avril, d'un rapport qui souligne l'échec de sa gestion de la guerre au Liban à l'été 2006, le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a affirmé qu'il refusait de démissionner. "C'est un rapport très dur qui traduit les échecs, notamment de la direction politique de ce pays et moi en tête, mais je ne pense pas qu'il soit opportun que je démissionne. Nous allons agir pour appliquer immédiatement les recommandations de la commission", a déclaré le chef du gouvernement, cité par la deuxième chaîne israélienne.
A la sortie de la réunion des ministres de Kadima, le parti de M. Olmert, le vice-premier ministre, Shimon Pérès, a souligné que "bien qu'elle ait eu la possibilité de préconiser des recommandations personnelles, [la commission] ne l'a pas fait". "On ne peut pas plonger le pays dans une crise et aller vers des élections anticipées. Il ne faut pas montrer au monde l'image d'un Israël faible et brisé", a-t-il ajouté.
Si la commission d'enquête sur les ratés de la guerre contre le Liban n'a effectivement pas appelé le premier ministre à la démission, le rapport d'étape qu'elle a remis l'épingle sévèrement. Et contrairement à ce que laissaient entendre les fuites dans la presse de ces derniers jours, les responsabilités du ministre de la défense, Amir Péretz, et de l'ancien chef d'état-major, Dan Haloutz, sont également pointées du doigt.
"LACUNES DANS SON PROFESSIONNALISME"
Dans un document de 320 pages, dont Haaretz publie (en anglais) les principaux extraits, la commission estime en effet que M. Olmert s'est rendu coupable d'un "échec sévère dans l'exercice du jugement, de la prise de responsabilité et de la prudence". "Le premier ministre a arrêté sa décision [de déclarer la guerre au Hezbollah] à la hâte malgré le fait qu'aucun plan militaire détaillé ne lui ait été soumis et sans qu'il en fasse la demande", a ajouté le juge Eliahou Winograd, président de la commission d'enquête, lors d'une conférence de presse.
Il est également reproché à M. Olmert de ne pas avoir procédé aux "consultations nécessaires" en dehors de l'armée et de "ne pas avoir suffisamment tenu compte des réserves politiques et professionnelles qui lui avaient été soumises avant sa décision capitale du 12 juillet", jour de l'entrée en guerre d'Israël. Le premier ministre est "responsable du fait que les objectifs de la campagne n'aient pas été clairement et soigneusement définis", souligne encore le rapport qui précise que M. Olmert "n'a pas adapté ses plans une fois qu'il s'est avéré que les prévisions et les attentes des actions d'Israël n'étaient pas réalistes et ne se concrétisaient pas".
M. Péretz, un ancien syndicaliste dénué d'expérience militaire, a pour sa part "échoué dans l'exercice de ses fonctions. En conséquence, sa présence à la tête du ministère de la défense pendant la guerre a affecté la capacité d'Israël de bien répondre aux défis auxquels il était confronté". "Il n'a pas demandé à l'armée ses plans opérationnels et ne les pas examinés. Il n'a pas vérifié le degré de préparation et d'entraînement de l'armée. Il n'a pas examiné la correspondance entre les objectifs et les modes d'actions", a insisté le juge Winograd.
MANIFESTATION CONTRE EHOUD OLMERT
JEUDI À TEL-AVIV
Concernant le chef d'état-major Dan Haloutz, qui a démissionné en janvier, "il a échoué dans ses fonctions de commandant en chef de l'armée et d'élément-clé de la direction politico-militaire. Il a affiché des lacunes dans son professionnalisme, sa responsabilité et son jugement".
La Maison Blanche a de son côté réaffirmé son soutien à M. Olmert, affirmant que ce dernier est "essentiel" aux efforts de paix avec la Palestiniens. Mais dans le pays, le mécontentement gronde et les appels à la démission du premier ministre se multiplient. Lundi soir, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés devant sa résidence à Jérusalem aux cris de "Olmert, Péretz, démission". Mais c'est surtout jeudi à Tel-Aviv, que M. Olmert devrait faire face à une importante manifestation. Un rassemblement contre son gouvernement est prévu à l'appel d'un ancien général, de réservistes qui ont combattu pendant la guerre de l'été dernier et de parents de soldats tués pendant ce conflit. Cent cinquante-huit Israéliens – 117 soldats et 41 civils – ont péri durant la guerre. Environ 1 200 personnes ont été tuées dans le même temps au Liban, dont environ 270 combattants du Hezbollah.
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