"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, septembre 29, 2005


BILLETDOUX
de Simon PILCZER



Référendum Plébiscite en Algérie :



« Bouteflikha le petit »,
Ou pourquoi l’l’Algérie ne sera jamais démocrate.





Aujourd’hui en Algérie, et dans tous les consulats du monde où la diaspora algérienne est importante (notamment en France, au Canada) , les citoyens algériens sont appelés à approuver le projet de référendum soumis par le pouvoir en place piloté par Abdelaziz Bouteflikha.

Bouteflikha n’est pas seulement petit par la taille. Il rappelle aussi Napoléon III dit « le petit » qui usa et abusa du référendum-plébiscite du temps de la splendeur du deuxième empire français.

De quoi s’agit-il ? D‘approuver le projet de « réconciliation nationale, et d’amnistie », couvrant les faits de la guerre civile en Algérie qui se sont déroulés depuis l’année 1991 suivant les municipales en Algérie qui virent la victoire du F.I.S. (Front Islamique du Salut, version algérienne des fondamentalistes islamistes) jusqu‘à nos jours.
Avant les législatives algériennes de 1991, qui s’annonçaient perdues par le pouvoir, l’armée annula l’échéance électorale et « reprit les affaires en mains ».

Après l’épisode intérimaire d’un ancien dirigeant du FLN rappelé du Maroc pour couvrir cette opération de reprise, cet idéaliste fut bientôt assassiné, probablement sur ordre du haut échelon militaire pour tentative de révélations sur la corruption des anciens dirigeants algériens : l’ancien président, le général Chadli coule des jours paisibles dans sa retraite près d’Oran , et Abdelaziz Bouteflikha, ancien ministre des Affaires étrangères du président Boumedienne fut appelé au pouvoir.

La guerre civile en Algérie a provoqué la mort d’au minimum 150.000 civils selon les aveux mêmes du pouvoir.
Un nombre dépassant les 200.000 morts serait sans doute plus proche de la réalité.
Sans compter les viols, pillages, la désorganisation de la société algérienne, l’exportation de ses éléments radicaux islamistes à travers le monde, en Angleterre, en Espagne, en France (où ils prirent une part active aux attentats de 1995 à Paris), en Irak, au Pakistan… transportant partout l’idéologie du jihad, et ses ferments islamo-fascistes délétères et mortels.
Sans compter aussi l’exil forcé de toute une partie de la jeunesse algérienne, en particulier kabyle, qui ne trouvant plus sa place dans un pays où 50 % de la jeunesse se trouve au chômage, ne peut survivre que de maigres subsides procurés par la « solidarité familiale ».

Sans la rente pétrolière, l’Algérie serait en état de totale banqueroute.

Que demande Bouteflikha au Peuple algérien ? D’effacer l’ardoise de la guerre civile, sans que les assassins ne soient jugés, quel que soit le bord de leur appartenance : FIS et autres GIA, pour peu qu’ils aient fait amende honorable, et bien entendu de l’autre côté, les responsables de l’armée, de la police et de la gendarmerie qui ont tué, égorgé, enlevé souvent sans distinction, et sans motivation, des membres de villages qui avaient eu le tort de voter pour le FIS en 1991, ou pour toutes autres obscures raisons.

Faisons un rapprochement audacieux :
Simon Wiesenthal, le « chasseur de nazis », avait voué sa vie à la poursuite des nazis, non pas par vengeance, mais pour que la justice passe, après que la vérité sur leurs crimes ait été révélée au public (exemplarité du procès d’Adolf Eichmann à Jérusalem en 1962).

En effet, il avait bien montré que sans la vérité, il ne peut y avoir de justice.
Sans justice, il ne peut y avoir de paix.
Sans ces deux fondamentaux, il ne peut y avoir de paix et de réconciliation entre les membres d’une communauté humaine.
Ceux qui sont frustrés de la justice pourraient recourir à la vengeance, et à la violence. Ou désespérer de l’humanité.

C’est ce qui s’est produit au Chili avec le simulacre de levée de l’immunité d’Augusto Pinochet, dont le gouvernement attend patiemment la mort naturelle pour que l’au-delà l’amnistie totalement de ses crimes.

Pour en revenir à Bouteflikha et à son référendum : les crimes commis pendant la guerre civile sont pour nombre d’entre eux des « crimes contre l’humanité », donc imprescriptibles devant des cours internationales de justice.
Mais Bouteflikha, soutenu par son armée comme la corde soutient le pendu, veut absolument éviter une telle issue.

C’est pourquoi nous avons droit en France à des reportages nous montrant « le père de la patrie algérienne », la main sur le cœur, sur des affiches ainsi libellées sur fond bleu :
« Oui, je vote…
Je vote oui ».
Et des algériens dans le consulat de Marseille expliquant qu’il faut « tourner la page ». Les mères qui pleurent leurs enfants ou leurs parents disparus n’ont pour toute issue que l’abstention : le silence, et la rage au cœur.
Seul le niveau des abstentions pourra donner le degré de l’approbation populaire, car on ne peut se faire aucune illusion sur la régularité des dépouillements.

Dans ces conditions, dans un pays où 200.000 personnes ont été massacrées en dix ans, pendant que la France complice détournait les yeux en braquant sa haine sur le conflit palestinien-israélien, la vérité ne pourra pas surgir.
Le pouvoir algérien se croira conforté.

Bouteflikha pourra continuer d’insulter la France, en nous traitant de criminels de guerre pour les massacres très réels de Sétif le 8 mai 1945 (ses amnisties sont sélectives), , et nous tenir la dragée haute pour la signature d’un « traité d’amitié franco-algérien » que le quai d’Orsay est empressé de signer avant la fin 2005, pour nous assurer une fourniture régulière de pétrole et de gaz dans les années à venir.

Jacques Chirac avait décerné à la ville d’Alger, le 15 août 2004, « à titre exceptionnel » la légion d’honneur », qui aurait été mieux décernée aux harkis et aux résistants qui ont été au service de la France.

Mais la diplomatie a ses raisons que la morale ignore.
Et voilà pourquoi le chemin de la démocratie en Algérie pourrait prendre encore quelques décennies, sinon quelques siècles.

Simon Pilczer

mardi, septembre 27, 2005


INEDIT


DANS LA LUCARNE




KTO, la chaîne catholique du câble diffuse un documentaire qui trace le parcours incroyable d'un prêtre pétainiste récompensé, plusieurs années plus tard, par la médaille des Justes. Date à retenir.
Dimanche 6 novembre à 20h50



« Monseigneur Piguet,
pétainiste, déporté et juste »
Un document de Barcha Bauer (2005, 52’)

Le 22 juin 2001, l'ancien évêque de Clermont-Ferrand, Gabriel Piguet reçoit à titre posthume, des mains de l'Ambassadeur d'Israël en France, Elie Barnavi, la Médaille des Justes parmi les Nations auprès de Mgr Hippolyte Simon, évêque de Clermont-Ferrand. L'attribution de cette médaille à un homme qui ne cacha jamais ses positions " pétainistes " et sur la « révolution nationale », heurte des membres de la Résistance.
Beaucoup se posent les questions suivantes " Qui était Monseigneur Gabriel Piguet? Comment un homme, qui a prôné la Révolution Nationale et critiqué sévèrement l'attitude de la Résistance, a pu secourir dès le mois d'août 1942 des Juifs et des prêtres réfractaires, des prêtres résistants ? ".
60 ans plus tard, nous pouvons nous interroger sur les motivations réelles de ce prélat qui ne manqua pas de suivre la ligne directrice du Pape Pie XII concernant les positions chrétiennes officielles. Gabriel Piguet fut un évêque aimé et respecté par ses diocésains pour sa rigueur et l'image qu'il donna de sa fonction.
En photo : Père Piguet

lundi, septembre 26, 2005

INFO DERNIERE
26 septembre 2005


Lors d’une cérémonie de vœux de Roch Hachana (nouvel an juif) adressés, ce lundi, à la communauté juive des Hauts de Seine présidé par Joël Mergui, dans les salons du Conseil Général des Hauts de Seine, Nicolas Sarkozy, Ministre de l’Intérieur, a annoncé, que parmi les mesures-clé de son projet de loi de lutte contre le terrorisme, qui sera présenté au cours d’un prochain Conseil des Ministres, il mettra à la disposition de la communauté juive un système de caméras de vidéo-surveillance pour la protection des lieux de culte. « Le budget, nous l’avons, a-t-il dit. «Il y aura des gens qui seront contre, a-t-il ajouté avec un brin d'humour, eh, bien, je le ferais quand même !»
A quelques jours des fêtes juives, le Ministre de l'Intérieur recevra, ce matin, une délégation des Consistoires de France et de Paris.
Nicolas Sarkozy a fait savoir, par ailleurs, que le Conseil Général des Hauts de Seine qu'il préside a donné son accord pour ériger un mémorial dédié aux victimes juives de la Shoah de cette région. L’emplacement désigné pour cet évènement, l’un des plus prestigieux parcs de la Région Ile de France, le Parc de Sceaux. Ce projet, souhaité et soumis par Joël Mergui, Président de la Communauté Juive du 91, verra le jour dans le courant de l'année 2006. Il suit de près la publication, ces jours-ci, d’un ouvrage consacré à cette partie de la mémoire juive.
DEBAT



BILLETDOUX
de Simon PILCZER




Cette fois, Simon Pilczer, au lendemain des élections législatives en Allemagne, attire notre attention sur une longue réflexion d'un expert en sciences politiques de Hambourg, Matthias Küntzel, consacré aux relations entre l'Allemagne et Israël, paru dans la presse allemande. L'occasion pour notre blog de saluer l'excellent travail de lutte contre la désinformation ambiante de nos amis de PRIMO-EUROPE qui publie, sur son site, l'intégralité de cette réflexion.



L'axe "Franco-allemand"
est solidement pro-palestinien
Quelle que soit la coalition qui sortira des élections, la positioon déséquilibrée de l'Allemagne dans le conflit arabo-israélien ne se modifiera pas.L'axe "Franco-allemand" est solidement pro-palestinien. Si l'on y ajoute la rôle de l'Espagne, et le parti-pris outrancier de Javier Solana, "haut représentant de l'UE" pour les affaires étrangères, qui était promis au poste de ministre des Affaires Etrangères de l'UE si la constitution européenne avait été approuvée, on doit sans doute se féliciter du Non massif des Français (et des Hollandais) à ce référendum. Face aux ambitions de l'Allemagne d'obtenir un siège permanent au conseil de Sécurité de l'ONU, il faut rappeler que l'Inde, peuplée de plus de 1 milliard d'hommes, n'y a pas de siège, et que des continents entiers comme l'Afrique (650 millions d'habitants au total) n'y sont pas représentés. Pas plus qu'aucun pays d'Amérique du Sud qui compte environ 450 millions d'âmes.L'Organsition de l'ONU datant de l'après seconde guerre mondiale, le nombre des Etats représentés y est passé de moins de 50 (avec les empires coloniaux de l'époque) à 191 aujourd'hui, après le grand mouvement de décolonisation. La France et la Grande Bretagne devraient donc céder leurs sièges permanents au conseil de Sécurité, et l'UE (450 millions d'habitants), si elle veut être crédible en matière de politique étrangère unifiée, devrait avoir pour noble ambition d'y être représentée de façon unifiée.
Simon PILCZER
Lire la suite sur www.primo-europe.org
BILLETDOUX
d'Alain SUIED



Cher Mr Marcelle


Je ne suis pas un fan de BHL mais vous ne faites (c'estrare)que dupliquer la "pensée dominante" - en somme les "juifs" ce seraient les "palestiniens" etles "barbares" des "victimes" - l'idéologie qui travaille les intellos depuis 67 vous aveugle...
L'antijudaisme "sécularisé" en 89 ne devrait pas marquer un esprit libre comme le votre!


Alain Suied





L'IDEOLOGIE ANTI-ISRAELIENNE a commencé en ....67 ET LA PENSEE 68 A FAIT LE RESTE;on le sait , les juifs sontles "agresseurs" et les "palestiniens" des victimes;unecertaine extrême-gauche joue sur ce fil sensible!C'est oublier l'impensé arabo-musulman :les arabes sont les DHIMMIS DE L'OCCIDENT OU LES JUIFS DE L'HISTOIRE....VASTE DENI QUI RAPPELLE L'histoire de la pensée chrétiennede Constantin à LA REVOLUTION FRANCAISE...CETTE FOIS CI LIBE TOMBE DANS LE PIEGE DU MONDE DIPLOAU SUJET DES SYNAGOGUES DE GAZA.....

Alain Suied

samedi, septembre 24, 2005

PASSERELLE


Article paru dans le N° de REGARDS de ce mois revue du Centre Communautaire Juif Laïc de Belgique
et sur le site www.cclj.be/regards/











Etre juif en République islamique




Les Juifs vivent en Perse depuis 2.500 ans, la révolution islamique d’Iran date d’il y a un quart de siècle. Une population juive dont les deux tiers ont émigré, principalement vers les Etats-Unis. Portrait en contrastes de cette communauté au sein de laquelle il existe un net clivage entre jeunes et moins jeunes, entre la capitale Téhéran et Shiraz, entre gens économiquement aisés et ceux qui le sont moins…
Téhéran, Parc Eram… Les autres jours de l’année, un parc comme les autres dans la banlieue nord de Téhéran. Pourtant ce premier vendredi après Pessah, c’est un grand jour pour la communauté juive : le moment de tous se retrouver autour d’un pique-nique (notre photo). Ambiance familiale, décontractée. L’occasion pour un touriste étranger de sentir le climat qui règne au sein de cette communauté, toujours très vivace, même si près des deux tiers ont décidé de quitter le pays après la révolution islamique, et de tenter leur chance ailleurs, principalement à Los Angeles. Aux Etats-Unis d’ailleurs -et en particulier sur certains sites internet-, la situation des Juifs iraniens est décrite en termes sombres : mesures discriminatoires sur le plan légal, de l’emploi et de l’éducation. Bien entendu, il n’est pas question d’afficher ouvertement un quelconque soutien à l’Etat d’Israël ou de défendre des opinions sionistes, mais cela ne les empêche pas de s’y rendre (via la Turquie), pour y faire du tourisme et saluer la famille. Comme le résume très bien Ben Hoor qui, avec ses trois frères, tient une bijouterie dans le bazar : Tu suis une ligne droite, de la maison au magasin et du magasin à la maison, pas de zigzags, et tout ira bien. Les Juifs étaient 85.000 en 1978, ils ne sont plus que 22.000 aujourd’hui, principalement à Téhéran, Shiraz et Esfahan. A l’instar de la quasi-totalité de la population, y compris musulmane, les Juifs ne sont pas -et c’est un euphémisme- enchantés par le régime en place. Tous, de l’étudiant au chauffeur de taxi en passant par les commerçants des bazars, se plaignent de l’absence de liberté, du manque de perspectives économiques et de la mainmise des autorités religieuses sur les institutions.
Esfahan, le joyau de l’Orient Il y a 2.000 Juifs à Esfahan, soit un nombre presque égal à celui d’avant la Révolution islamique. Pas d’exode massif. Sur les 13 synagogues, 7 sont encore en fonction. La place Naqsh-e Jahan, rebaptisée place de l’Imam, est la deuxième au monde de par sa taille -500 mètres sur 150-, mais certes la première de par sa splendeur et son harmonie architecturale où les coupoles bleues des mosquées contrastent avec le vert des plantations. Soleyman Sassoon est peintre et y tient une galerie d’art. Pour lui, la perpétuation de la présence juive en Iran va de soi : Cela fait 2.500 ans que les Juifs habitent la Perse! Sous les piliers du pont aux 33 arches, dans un salon de thé, les consommateurs sirotent leur thé et fument la «qalya» ou narghilé. Le président de la communauté, Mah Gereftah, qui gère une affaire d’articles de protection et vêtements de sécurité, tient des propos similaires. Il semble par contre que son fils, qui nous sert d’interprète, ne partage pas cet avis. Pour lui, comme pour les jeunes adolescents, l’avenir n’est pas en Iran, mais en Israël, le pays où l’on peut se sentir pleinement juif.
J’ai peur de vous parler A Shiraz, la ville des roses, des rossignols, de l’amour, du vin et le berceau des poètes Hafez et Saadi, règne un air agréable. Persépolis, la capitale de l’Empire achéménide, incendiée par Alexandre le Grand, n’est qu’à une demi-heure. La synagogue «Rabi Zade», en face de l’église arménienne, se trouve au fond d’une petite cour intérieure. Tous les soirs, à l’heure de la prière, les Juifs de Shiraz, hommes et femmes, y viennent en grand nombre. Pour prier certes, mais aussi pour discuter, échanger les derniers potins, bref se retrouver. Il faut dire que l’arrestation en 2000 de 13 Juifs de la ville, accusés d’espionnage au profit d’Israël -bien qu’ils aient tous été acquittés sous la pression internationale- a laissé des traumatismes au sein de la communauté. Refus catégorique du président, le Dr Bambad, et des autres Juifs de nous parler, en l’absence d’une autorisation émise par la police. Pas question de prendre la moindre photo. Seul Elie, un jeune adolescent de 14 ans, enfreint la règle et se propose de nous guider. C’est l’occasion de rencontrer -en toute liberté- les commerçants juifs sur le «Zand». Heureux de la situation en Iran? Pas vraiment, mais de là à émigrer, non, l’intention n’y est pas. Alors on espère un changement de climat politique et surtout économique. Le changement, Ahmadinejad, qui vient à la surprise générale d’être élu président de la République islamique, a-t-il la volonté -et le pouvoir- de l’apporter? C’est peu probable, en raison des positions ultra-conservatrices qu’il a défendues durant la campagne. Alors tentons un peu de prospective : au plan des mœurs, arrêt des réformes entamées par l’ancien président Khatami, sans nécessairement un retour vers l’orthodoxie pure et dure. La situation des Juifs, elle, ne devrait en principe pas changer puisque le vrai pouvoir, ce sont les mollah et l’imam Khamenei qui le détiennent, et il ne faut guère s’attendre à un changement d’attitude de leur part concernant les libertés individuelles en général et l’image négative à l’égard des Juifs qui trouve principalement sa source dans le Coran. Alors, après 2.500 ans qui ont vu des périodes de tolérance alterner avec des périodes d’oppression, rester ou partir? La réponse diffère suivant les générations, la liberté de chacun et… le bien-être économique.
QUELQUES DATES - 6e siècle : déportation des Juifs à Babylone. -539 : Cyrus le Grand envahit Babylone et autorise le retour des Juifs. Quelques milliers resteront toutefois dans l’empire achéménide. 7e siècle : L’islam devient la religion officielle en Perse. Mesures discriminatoires à l’égard des non- musulmans. 16e siècle : Les Safavides déclarent le chiisme religion d’Etat. La situation des Juifs se dégrade nettement (massacres, conversions forcées, traitements humiliants…). 1908 : Une nouvelle Constitution supprime toute forme de discrimination à l’égard des religions monothéistes non musulmanes (Juifs, chrétiens et Zoroastriens). 1921 : Coup d’Etat de Reza Pahlavi. Suite à sa collaboration avec l’Allemagne nazie, l’Iran sera envahi par les alliés et le shah renversé. Son fils lui succède. 1979 : Révolution islamique. L’Imam Khomeini prend le pouvoir. Rupture des relations diplomatiques avec l’Etat d’Israël. 1997 : Election de Khatami, début d’une très relative «libéralisation». 2003 : Visite du président Khatami à la synagogue «Youssef Abad» à Téhéran. 2005 : Election d’Ahmadinejad à la présidence de la République.
Armand SCHMIDT
Sources : Brochure du Tehran Jewish Committee
et leur site internet : http://www.iranjewish.com
JUSTE UN MOT
L’un des principes de http://www.diasporablogj.blogspot.com/ est, autant que possible, de ne pas piocher dans le cabas de nos confrères, qu’il n’y a pas de reprise ou de repiquage d’articles déjà parue, pratique largement répandue sur les sites communautaires. Nous mettons en ligne majoritairement des papiers de ceux qui participent à notre aventure et nous ferons appel à des signatures en fonction de l’actualité et de leur volonté de s’exprimer sur notre média. Toutefois, chaque fois qu’une information risque de passer inaperçue ou un article apportant une information nouvelle, un éclairage nouveau, ou nous paraissant utile à mettre à la connaissance du plus large public nous n’hésiterons pas à vous le communiquer sur notre blog.
Nous appellerons cette rubrique PASSERELLE.
www.diasporablogj.blogspot.com, c’est d’abord innover, rechercher l’inédit dans l’information, permettre d’instaurer un débat, commenter, analyser.
Merci de nous suivre et d’apporter à ce blog votre marque en répondant à l’inter-activité que nous vous proposons.

Bonne lecture

La Rédaction

vendredi, septembre 23, 2005

PASSERELLE
Article paru sur le site www.lacroix.com
de ce jour
En France, la délation n'a pas disparu
Pour alerter l'opinion sur la pratique de la délation, une pièce de théâtre se joue à partir de dimanche 25 septembre à Paris. Elle sera également donnée dans des lycées et des entreprises
La lettre est arrivée un jour de mai 2004, à la mairie de Saint-Mandé, près de Paris. «Je suis fort surpris de découvrir que, depuis trois ans, des commerces communautaires ont envahi le centre-ville. (…) L’espace public de Saint-Mandé est grignoté par des communautés sectaires, arrogantes et vulgaires qui s’en emparent avec voracité en attendant le prochain morceau… la mairie peut-être ?» La missive n’était pas signée. Aujourd’hui, comme hier, la délation s’accommode mieux de l’ombre que de la lumière. Surtout, la violence des propos rappelle les heures noires de l’Occupation, durant laquelle plus de trois millions de lettres ont été envoyées dans les commissariats, les préfectures et les mairies pour rapporter les faits et gestes d’un voisin juif, d’un collègue franc-maçon ou d’une famille faisant du marché noir.C’est précisément pour cette raison que la lettre de Saint-Mandé sera lue sur scène dès dimanche soir, au théâtre Comedia à Paris. Manière de rappeler, à l’occasion d’un spectacle sur la délation dans les années 1940 en France (lire ci-dessous), que le phénomène n’est pas l’apanage des périodes troublées de l’Histoire. Loin s’en faut. Il suffit, pour s’en convaincre, de se rendre au service courrier des administrations. La Caisse d’allocations familiales de l’Yonne, par exemple, reçoit chaque année entre 150 et 200 lettres de délation. Sur une feuille arrachée d’un cahier ou dans un courrier tapé à l’ordinateur, on dénonce un voisin, un ancien associé, une relation… Moins par racisme – qui persiste mais reste marginal selon la directrice de la CAF, Françoise Bourcier – que pour signaler une fraude. Le cercle familial a, alors, une place de choix : «On dénonce un ex-conjoint, lorsqu’une séparation se passe mal, une fille qui refuse de vous confier vos petits-enfants…», dit la directrice.Dans l’Yonne, les deux cas de dénonciation les plus fréquents montrent l’intimité entre délateur et personne dénoncée : situations de concubinage non déclarées ou prestations (RMI, allocation logement) indûment perçues. «Monsieur, je vous écris pour vous dénoncer que Mme… qui habite… qui soi-disant élève seule son enfant Nathan touche l’allocation parent isolé alors qu’elle est le plus souvent chez le père de l’enfant, M…» dit une lettre manuscrite de 2001. «Je vous adresse ce courrier car il me semble qu’il y a peu de contrôle vis-à-vis de vos allocataires, dit une autre. En l’occurrence je connais des personnes qui vous mentent par rapport à leurs situations» (1). Suit la liste de trois personnes, avec leur adresse. Dans leur grande majorité, les courriers ne sont pas signés, parfois agrémentés d’un «Monsieur XXX» ou de la mention «Dénonciation anonyme», comme le note Anne-Lise Ulmann qui, pendant trois ans, a accompagné des contrôleurs de la CAF dans leurs fonctions.
"Il est surtout question d'argent dans ces lettres"
Selon ce professeur de Paris XII, «il est surtout question d’argent dans ces lettres, écrites par jalousie ou parce que le délateur ressent une injustice». «Je vous écris suite à mon désolement (sic), dit ainsi un courrier arrivé cette année à la CAF d’Auxerre. Mon amie, qui a deux enfants, touche le RMI, l’API, la pension handicapé, l’APL et l’ALF (deux allocations logement). (…) J’ai trois enfants, je suis dans le besoin urgent et n’ai droit à rien alors qu’elle s’enrichit à mon détriment.» Outre la méconnaissance du système, qui ne permet pas un tel «cumul» de prestations, la directrice y voit l’expression d’une «profonde détresse sociale (…). Ce sont souvent des cris de désespoir de gens qui se demandent comment boucler la fin du mois». Elle n’excuse rien pour autant. Et se refuse, par principe, à utiliser de telles lettres pour mener un contrôle, excepté en cas de signalement grave comme la maltraitance d’un enfant. «C’est une question d’éthique. La délation ne saurait devenir un moyen de gestion», estime-t-elle.Tout le monde n’est pas de cet avis. Dans certaines CAF, on se dit soucieux de la «crédibilité» de l’institution, témoigne Anne-Lise Ulmann. Difficile, dès lors, de «passer à côté d’une fraude». Même constat à la Direction générale des impôts, où une enquêtrice s’exprime sans détour : «Nous sommes là pour traquer la fraude. D’accord, la délation, c’est moche, mais l’escroquerie aussi !», estime-t-elle. «Nous recevons des lettres bêtes et méchantes, dont on tient peu compte, mais aussi des témoignages argumentés, qui proviennent de personnes bien placées : un ancien associé ou un comptable, capables de fournir des documents pour étayer leurs dires. Dans ces cas-là, on s’y intéresse», explique Vincent Drezet, du Syndicat national unifié des impôts (Snui).Il n’empêche. Une équipe de chercheurs, qui vient de publier Citoyens et délateurs (1), pose une hypothèse difficile à évincer : celle «d’une tendance à la normalisation de certaines formes de délation», notamment en France. Pratique des «whistle blowers» (lanceurs d’alerte) dans certaines filiales américaines, où l’on met en place des lignes téléphonique anonymes, rémunération des «indics» prévue par la loi Perben II… Les signes ne manquent pas. Car si cette rémunération se pratiquait depuis longtemps, sa reconnaissance officielle, elle, est une nouveauté.
Marine LAMOUREUX
(1) Citoyens et délateurs, dirigé par Jean-Paul Brodeur et Fabien Jobard, Éd. Autrement, Paris, 2005, 19 €.

« Lettres de délation » sur scène
La pièce de théâtre Lettres de délation se joue à partir de dimanche à La Comedia, 8 rue Mont-Louis, Paris 11e. Programmée les dimanches, lundis, mardis, mercredis à 20 h 45, elle est tirée du livre d’André Halimi, La délation sous l’Occupation (Éd. L’Harmattan, 2003, 28 €), qui rassemble des lettres de dénonciation envoyées aux autorités françaises entre 1939 et 1945. Interprétée par François Bourcier, la pièce, qui a connu un vif succès au Festival d’Avignon cet été, est également jouée en milieu scolaire et à la demande de comités d’entreprise.Réservations au 01.58.39.39.15. ou resa@la-comedia.com. Tarifs : 16 €, réduit 13 €.

mardi, septembre 20, 2005












DECES DE SIMON WIESENTHAL :
AU SERVICE DE LA MEMOIRE JUIVE






Simon Wiesenthal (né le 31 décembre 1908 à Buczacz, mort le 20 septembre 2005 à Vienne) est l'un des rares survivants des camps d'extermination nazis de la Seconde Guerre mondiale. Contrairement à beaucoup d'autres, il n'a pas repris la profession d'architecte qui'il exerçait avant guerre, mais s'est consacré à la recherche des criminels nazis, devenant le plus célèbre chasseur de Nazis, la conscience et la voix, non seulement des six millions de victimes juives de l'Holocauste, mais aussi des millions d'autres victimes assassinées également par le régime nazi.
Quand on l'interroge sur les raisons qui ont motivé cette chasse obsessionnelle, Wiesenthal explique : « Quand l'histoire fait un retour sur le passé, je veux que les gens sachent que les Nazis n'ont pas pu tuer des millions de personnes, et puis s'en tirer comme cela. » Son action est une œuvre de
mémoire et une mise en garde pour les générations futures.
Le
centre Simon Wiesenthal fut fondé en novembre 1977. Aujourd'hui, avec le musée de la tolérance de renommée mondiale, c'est un centre international, fort de 400 000 membres, dédié au souvenir de l'Holocauste, à la défense des droits de l'homme et du peuple juif. Avec ses représentations réparties dans le monde entier, le Centre Simon Wiesenthal pousuit une lutte permanente contre le fanatisme, l'antisémitisme, le racisme et l'intolérance. Il conduit un programme d'actions fourni sur des sujets contemporains reliés à ces thèmes. « J'ai reçu beaucoup d'honneurs au cours de ma vie, déclare M. Wiesenthal. Quand je mourrai, ces honneurs disparaîtront avec moi. Mais le Centre Simon Wiesenthal me survivra comme mon héritage. »
Il s'est éteint, à
Vienne, le 20 septembre 2005, à l'âge de 96 ans.
Le Centre Simon Wiesenthal a un bureau à
Paris, dirigé en mars 2005 par le Dr Shimon Samuels.




vendredi, septembre 16, 2005


TRIBUNE JUIVE
N° 10
SEPTEMBRE 2005

ARIEL SHARON,
L'HOMME DE L'ANNEE





INEDIT


MéDiaTiC




IVAN LEVAÏ :
MEDIATTITUDES



*Ivan Levaï, journaliste audiovisuel de renom, animateur de la nouvelle émission de France-Inter "Intermédia", directeur de la publication du mensuel Tribune Juive, accorde à notre blog une interview inédite, après la sortie de son numéro de septembre et son grand retour sur les ondes.

Vous avez consacré l’essentiel de votre numéro de Tribune Juive de septembre à Ariel Sharon. Pour quelles raisons l’avez-vous désigné l’homme de l’année ?

Et bien. Nous avons cherché. Et il y avait un homme qui de par son attitude, ses prises de positions, ses actes, méritait ce titre. C’est un titre journalistique. La presse considère que tel ou tel chef d’Etat ou de gouvernement mérite d’avoir, par exemple, la première page de Newsweek et d’être considéré comme l’homme qui a fait le plus dans l’année parmi les chefs d’Etat. On a regardé. On a cherché. Au-delà de Poutine, Tony Blair ou George Bush, au-delà de ses actes normaux de chef de gouvernement, Ariel Sharon nous est apparu comme celui qui avait fait le plus. D’abord en tenant sa promesse, faite en 2004, de se désengager de Gaza, c'est-à-dire laisser libre d’exister, à leur guise, 1 300 000 Palestiniens. Nous avons considéré que d’ici le mois de décembre, il n’y aurait pas beaucoup de concurrents pour Ariel Sharon. Par son courage, qui lui a valu quelques déboires vis-à-vis de ses propres amis politiques, nous avons considéré qu’Ariel Sharon méritait ce titre. Nous avons tenu à être les premiers à le lui attribuer et je verrais bien d’autres journalistes faire de même. Je connais peu de gens qui ont pris autant de risques avec les siens. Je dirais même qu’avec son image de brute, de guerrier, d’homme qui voulait ruser et dominer jusqu’au bout, dans l’interview qu’il donne à Tribune Juive, il montre bien qu’il est un grand politique.

Après Moshe Katsav, en février 2004, on a vu l’événement de la venue d’Ariel Sharon à Paris, à la veille du désengagement de Gaza. Vous l’aviez d’ailleurs annoncé en mai dans Tribune Juive. Pour vous, quelles en ont été les répercussions sur le paysage politique français et sur la communauté juive de France ?

Depuis plusieurs années pour ne pas parler de décennies, la communauté juive de France avait le sentiment d’être oubliée, mal comprise. Quand elle protestait contre la flambée de l’antisémitisme, beaucoup, mezzo vocce ou à voix haute, disaient qu’elle se faisait des illusions, qu’elle cultivait le pessimisme post-Shoah. D’autres, lorsque la communauté juive disait que la politique française au Proche-Orient n’était pas très équilibrée – c’était le moins que l’on puisse dire –, lorsque des Juifs disaient qu’il leur apparaissait que la démocratie israélienne n’était pas vue du quai d’Orsay comme une petite sœur – beaucoup plus qu’une cousine donc – de la République française. Les Juifs auraient voulu que cette démocratie qui, comme nous, pratique l’alternance, respecte les droits de l’homme, mérite autre chose que cette espèce de bout de table auquel on la mettait en considérant que décidément les Israéliens ne comprenaient rien, qu’ils étaient des colons, des dominateurs, incapables d’un acte de compréhension des malheurs palestiniens. Il me semble que ces derniers mois, on a eu des réponses des deux côtés. Du côté du président de la République et du gouvernement français et du côté israélien. On a cessé de se regarder en chiens de faïence. Avec Tribune Juive mais aussi beaucoup de nos concitoyens et pas seulement des Juifs de France, je fais partie de ceux qui ont considéré que Paris et Tel-Aviv se regardaient autrement. On avait été séduits par la manière dont le gouvernement français avait reçu le président Katsav. On attendait le deuxième événement, qui a eu lieu sous nos yeux et au bon moment du calendrier, puisque Ariel Sharon a été reçu à Paris comme vous le savez. Pas très bien, d’ailleurs. Mais, on a le sentiment qu’un mur est tombé. J’emploie le mot mur à dessein. Un mur d’incompréhension entre le président Jacques Chirac et le Premier ministre israélien Ariel Sharon. Et c’est très bien. J’ai également eu le sentiment que nos concitoyens français découvraient un Sharon qui ne ressemblait pas tout à fait au portrait tracé par la presse de droite ou de gauche.

Et, selon vous, est-ce ce qui a motivé une visite aussi empressée du ministre des Affaires étrangères français au Proche-Orient ?

Oui. Mais, j’essaie de donner du temps au temps et de considérer que Philippe Douste-Blazy, l’actuel hôte du quai d’Orsay, n’assume cette fonction que depuis cent jours avec Dominique de Villepin. Son prédécesseur, Michel Barnier, avait eu le temps de bien comprendre le dossier du Proche-Orient. C’est un dossier compliqué. Et je ne suis pas le premier à le dire. Je propose donc de laisser du temps à Philippe Douste-Blazy. Mais je trouve très intéressant qu’au bout de cent jours, sa visite au Proche-Orient, qu’il a effectuée des deux côtés et qui s’est, semble-t-il, bien passée est un signe positif pour l’avenir. Après tout, Philippe Douste-Blazy est un homme du centre et quelque chose me dit qu’au Proche-Orient il ne faut pas une politique centriste mais une politique d’équilibre. Je ne constate qu’une chose, que pour comprendre les deux souffrances et les deux inquiétudes israéliennes et palestiniennes, il faut des personnes dotées d’une grande lucidité, d’une grande clairvoyance et d’une grande intelligence. Je vais vous faire une confidence. Je suis sur ce point où je rêve d’être sur la même ligne et d’avoir la même lucidité que Avraham B. Yehoshua.

L’écrivain israélien ?

Lui-même. Que la presse française a bien compris et qui a écrit deux livres magnifiques dont Le directeur des ressources humaines* qui est un roman sur la réalité mais aussi sur le concept et notamment sur l’abstraction. C'est-à-dire que bien sûr qu’à Jérusalem il y a des Juifs et des Palestiniens, mais il y a aussi des personnes qui sont à Jérusalem parce que c’est leur ville. Quand Avraham B. Yehoshua dit qu’il y a un droit pour les sionistes, né du désespoir, j’aimerais que tout le monde comprenne ce droit-là et qu’on puisse à la fois envisager un autre droit qui ne devrait pas, non plus, être fondé sur le désespoir. Et pourtant, c’est le droit des Palestiniens à un Etat.

C’est un message plein d’espoir. Il faut encourager tout le monde à lire son livre.

Voilà. C’est ce qu’il faut.

Vous avez titré votre dossier sur Gaza « Gaza, le retrait tranquille ». Est-ce pour contrebalancer le battage médiatique français qui a rythmé l’été et qui était, disons-le, à l’affût de la moindre anicroche ?

Oui. Bien sûr. Mais Dieu merci, on oublie. On oublie vite ce qu’on entend à la radio, ce qu’on voit à la télévision et ce qu’on lit dans les journaux. Qu’est-ce qu’on a entendu ? Que cela allait mal se passer. Que cela devait mal se passer. Et qu’est-ce qu’on a découvert ? Et bien que ce retrait s’est accompli dans les moins mauvaises conditions possibles n’en déplaise aux amateurs de violence, hypocrites ou pas. Je crois que ceux qui consciemment ou inconsciemment rêvent de brutalité et de violence avaient oublié qu’Israël est une démocratie et que Tsahal n’est pas une armée putschiste. On a effectivement vu des scènes très douloureuses. Et on a vu des soldats israéliens obéir aux ordres et s’adresser aux réfugiés avec beaucoup d’humanité. Parce que ceux qui devaient s’en aller étaient des réfugiés. Pardon de cette comparaison mais s’agissant d’une image de brutalité, on voit aujourd’hui l’image de soldats américains patrouillant dans une Louisiane inondée. Et l’on voit l’image de soldats de Tsahal demandant à des rabbins, à des Juifs installés à Gaza depuis 1967, et peut-être avant, de tout quitter. Et il me semble que l’humanité était au Proche-Orient. L’humanité, ou alors je ne la vois pas. Si. Je la vois dans la Croix-Rouge et chez certains bénévoles. Mais je ne sais pas pourquoi, elle n’apparaît pas à l’Ouest. C’est ma grande déception.

Pensez-vous que c’est parce que l’Ouest a jusqu’à présent été relativement préservé des catastrophes sur son propre territoire ?

Je ne sais pas. J’ai le sentiment que les Noirs restés en Louisiane qui geignent et souffrent, ont été d’entrée considérés comme des gangsters et des pilleurs de magasins. Cette armée les a déconsidérés. Je vous le dis cette brutalité des gestes ne correspond pas à l’humanité des gestes qu’on a pu voir lors du retrait de Gaza. Encore pardon pour cette comparaison, mais je dirais que ce qu’on voit en Louisiane justifie notre titre de « retrait tranquille » parce que je ne titrerais pas « sauvetage tranquille » en Louisiane. Et je le regrette.

Vous avez aussi mis l’accent sur l’investissement immobilier français en Israël. Est-ce pour signifier qu’il existe une frénésie du retour à Sion chez les Juifs français ?

Non. Pas forcément. Je voulais parler des faits. Face à tout ceux qui doutent de l’avenir d’Israël et qui parlent de déclin, de pessimisme, c’est une manière de leur dire « regardez, il y a beaucoup de Français qui ne doutent pas puisqu’ils investissent intelligemment. Et peu importe ce qu’ils feront de cet appartement. C’est cet immobilier qui est leur investissement de rêve. Si c’est un rêve sioniste et bien c’est un rêve sioniste. Si ce n’est seulement qu’un rêve de vacances et bien c’est un rêve de vacances. En tout cas il existe. Et bien on le montre ». C’est aussi une façon de dire qu’il n’y a pas que l’armée en Israël. Il y a une société avec une économie, une industrie, une recherche, une agriculture. Et la bulle immobilière n’affecte pas seulement les pays considérés comme tranquilles. D’ailleurs, entre nous, est-ce qu’il y a encore des pays tranquilles quelque part sur la planète, aujourd’hui ?

Ivan Levaï, rapprochons-nous maintenant de l’homme de radio que vous êtes. Vous êtes resté six ans fidèle à France Musiques. Vos adieux émouvants à vos auditeurs en juillet dernier ont transpiré d’un départ à contre cœur. Peut-on assimiler votre départ de France Musiques à un divorce ?

Non. Ce n’est pas un divorce. Je ne sais pas comment cela se passe dans un couple quand monsieur ou madame dit au compagnon ou à la compagne « Bon, et bien tu es gentil mais le 30 juin tu me remettras les clés. Ne reviens pas au mois de septembre ». C’est un peu ce que m’a dit le directeur de France Musiques. Il ne faut pas vous étonner si après on ne s’aime pas tellement. J’ai pris mes cliques et mes claques, surtout que je n’avais pas le moyen de faire autrement. C’est ainsi que cela fonctionne dans l’audiovisuel. Celui qui a le pouvoir administratif a la possibilité de gérer le saltimbanque comme il l’entend. Je n’étais que le saltimbanque face au directeur de France Musiques, un géomètre, qui m’a dit qu’il avait d’autres intentions éditoriales. Bien sûr, je n’ai pas été très content. Selon moi, quand on vire quelqu’un, on le lui dit en face. C’est ainsi que j’agis. Je lui dirais « Ecoutez, voilà, on va se séparer ». J’étais donc dans la situation d’un monsieur qui rentre chez lui et qui découvre que sa femme a changé la serrure. Donc, je n’ai pas été très content. Et ce pour une raison simple, c’est que j’avais fini par considérer que je remplissais une fonction, sur les radios, qui dépassait ma petite personne. Je disposais d’un quart d’heure pour donner aux gens ma lecture des journaux. C’est un privilège inouï et je fais cela depuis près de 35 ans. Il faut bien arrêter un jour. J’aurais voulu avoir des successeurs. Or, je vois qu’aucune revue de presse ne dure ce temps-là. Maintenant, c’est une revue des titres. Et je dis que le pluralisme n’est plus tellement mis en vitrine sur les radios, ni sur les télévisions et c’est dommage pour la presse dans son ensemble. Et je dirais même, c’est dommage pour la République. C’est un constat. Pour le reste, j’ai été fâché tout l’été et maintenant, c’est l’automne. Et je lis les journaux pour moi. Comme le président Cluzel a eu l’élégance et la bonne idée de me proposer d’intégrer France Inter, je dispose maintenant d’une heure le samedi, de 11h à 12h, sur France Inter.

Mais alors, vous avez rejoint une radio que vous connaissez déjà ?

Oui, puisque j’ai été chef d’orchestre de cette radio. Alors, je retrouve les musiciens de l’orchestre et d’autres qui s’y sont ajoutés. Aujourd’hui, j’y reviens en musicien. J’ose à peine la comparaison, mais je vais quand même la faire. Barenboïm est un chef d’orchestre mais aussi un excellent pianiste. Alors quelques fois, il dirige l’orchestre, et d’autres, il est au piano. Et bien voilà, je suis au piano le samedi sur France Inter. On verra bien. J’espère que si je joue faux, on criera « oh la la, il n’est pas très bon au piano, donnez-nous un autre virtuose ». Mais je ferai des efforts. Et comme je n’ai pas cessé de faire des gammes...

Alors votre émission s’appelle Intermédia. Quelle est sa ligne éditoriale ?

L’idée, c’est le parallèle entre Intermédia et Intermédiaire. Je trouve qu’aujourd’hui il y a une offre médiatique considérable. Mais curieusement, allez savoir pourquoi, les contenus sont très bien-pensance, voire langue de bois. Cela mérite examen. Alors on va regarder et on va essayer de voir pourquoi les médias ont tendance à se regrouper – ce qui n’est pas grave – mais à finir par dire la même chose. On ne regarde pas forcément des choses différentes mais on va essayer de comprendre. On va aussi tenter de comprendre pourquoi certains jours les papiers plus à gauche sont dans Le Figaro et ceux plus à droite dans Libération. Il y a du boulot.

Aujourd’hui, vous êtes pianiste mais vous jouez à quatre mains ?

Et oui, puisqu’il y a une autre soliste, qui s’appelle Sophie Loubière et qui a marqué une formidable émission de France Inter qui s’appelait « Dernier parking avant la plage ». Vous savez qu’en 1968, on disait « sous les pavés, la plage », « dernier parking avant la plage »… On va sonoriser le parking.


Propos recueillis par
Marie Mokraoui
*Editions Calmann-Levy
Copyright photo ALAIN AZRIA

CHRONIC de Philippe MEYER
LA DISPARITION DE ZAKA? REAGISSONS!
Il y a des lignes qu’on aimerait ne pas avoir à écrire. Celles-ci en font partie. Zaka. Un nom synonyme de courage, de fierté, d’humilité, de respect, pour tous les israéliens, pour tous les juifs au monde, et bien au-delà, pour tous les défenseurs de l’Homme avec un grand H.
Zaka, c’est le nom de cette association crée il y a sept ans et composée de quelques sept cents membres bénévoles, presque tous des juifs religieux, qui sont les premiers à se rendre sur place lors d’une mort violente en Israël, et plus particulièrement lors d’un attentat terroriste. Ce sont ces hommes qui, vêtus de leurs gilets jaunes désormais connus de tous, sont les premiers à rentrer dans un bus, dans un café, dans un magasin - ou ce qu’il en reste - après qu’un terroriste se soit fait sauter au milieu de la foule. Ce sont ces hommes qui, travaillant avec le personnel de la police, de l’armée, et des services médicaux d’urgence, promulguent les premiers soins à ceux qui peuvent encore les recevoir afin de leur donner le plus de chance de survivre. Ce sont ces hommes qui enfin, et surtout, ont la tâche la plus terrible de ramasser et de récupérer les corps des victimes, ou ce qu’il en reste, afin de pouvoir les identifier et les enterrer dans la dignité humaine et dans la fidélité à la Loi juive.
Un dévouement et un courage hors norme qui imposent le respect et suscitent la fierté.
Le respect. Celui que chacun d’entre nous se doit d’avoir envers chacun des membres de Zaka. Comment qualifier ces hommes, pour la plupart jeunes, maris et pères de familles, qui au moindre appel sur leurs téléphones portables, abandonnent immédiatement leurs proches et n’hésitent pas à faire ce que très peu d’entre nous pourraient même supporter d’imaginer ? Aucun mot, aucun adjectif n’est à la hauteur de cette mission qu’ils se sont assignés, pour respecter le commandement de la Thora d’enterrer les morts dans leur intégrité la plus totale. Qui peut oublier que durant la période la plus horrible de la 2ème intifada, au cours de laquelle Israël avait à subir près d’un attentat par jour, ces hommes ont dû affronter l’horreur et le cauchemar, heure après heure, jour après jour, semaine après semaine ? Pendant que les images terrifiantes de ces scènes d’attentats nous paralysaient d’effroi devant nos postes de télévisions, les hommes de Zaka poursuivaient inlassablement leur mission sur place, au milieu des blessés et des morts, pour faire ce que personne d’autre au monde n’aurait pu faire à leur place. Et bien qu'ils aient reçu une assistance psychologique, beaucoup de ces bénévoles ont craqué. Ils ne pouvaient plus manger, dormir ou fonctionner normalement sans avoir l'esprit hanté par des images de mort et de désespoir. Heureusement d’autres ont accepté de les remplacer pour aider les centaines d'innocents, tués ou blessés chaque jour qui passe. De tels actes et de tels gestes, réalisés tant dans l’urgence que dans la durée, sur fond d’une situation inédite au monde, sont probablement parmi les plus terribles et les plus difficile qu’un homme puisse avoir à accomplir et à supporter dans sa vie. Les hommes de Zaka l’ont fait sans hésiter, sans discuter, sans se plaindre d’aucune façon que ce soit, sans que personne ne le leur demande. Ils l’ont fait aussi spontanément que naturellement.
La fierté. Celle que chacun d’entre nous ressent de savoir ces hommes de Zaka faire partie du Peuple juif. Pourquoi ont-ils accompli, et continuent-ils d’accomplir, cette mission indescriptible ? Par amour de la vie, par respect de l’être humain, par la croyance que toute vie juive est précieuse - même dans la mort. Et pendant ce temps, d’autres n’hésitent pas à massacrer des vies innocentes au sacrifice de la leur, à glorifier ces « martyrs » sauvages, à brûler des synagogues et à saccager des lieux saints, à enseigner la haine et à semer la terreur, au détriment de toute valeur et de tout principe. Un Monde sépare ces deux mondes. L’Homme d’un coté, les barbares de l’autre. La sanctification de la vie d’un coté, l’apologie de la mort de l’autre. Le respect de la création de Dieu d’un coté, la profanation de tous et de tout de l’autre. Le Peuple juif peut et doit être fier de compter les hommes de Zaka parmi ses fils.
Et pourtant. Un tribunal israélien vient d’ordonner le dépôt de bilan de l’association Zaka. Dans l’indifférence la plus totale. Il reste à Zaka six mois pour trouver une solution, faute de quoi elle devra fermer ses portes. Insensé. Comment en est-on arrivé là ? Au moment où, fort heureusement, avec l’aide de Dieu et forces de sécurité israéliennes, les attentats ont sensiblement diminué en Israël, il en est malheureusement allé de même pour les dons envers Zaka. Ceux-ci ont récemment fondu de 90% ! Et Zaka ne peut plus faire face à ses dépenses et à ses charges.
Nous ne pouvons laisser faire une telle situation sans réagir et ans agir. D’abord parce que rien ne permet aujourd’hui d’assurer, à Dieu ne plaise, qu’Israël n’aura plus à faire face à de nouvelles vagues d’attentats dans un avenir plus ou moins proche. Si par malheur une telle situation devait se produire à nouveau, les hommes de Zaka seront aussi indispensables qu’ils l’ont toujours été. Qui ferait et assumerait leur mission à leur place ? Ensuite parce que ces hommes ont tout fait, et bien plus encore, pour sauver des milliers de victimes qui pouvaient l’être, assurer leur dignité à celles qui ne le pouvaient plus, et par là, respecter les enseignements et les fondements mêmes du judaïsme et du Peuple juif tout entier. Eux n’ont pas hésité à agir quand ils le devaient pour sauver nos frères et nos sœurs dans des situations d’horreur absolue ; c’est à notre tour désormais de leur venir en aide. Une aide bien limitée au regard de tout ce qu’ils ont fait pour nous, et bien plus facile à prodiguer.
Aider aujourd’hui Zaka est une nécessité et une urgence. Un tel geste de solidarité est tout simplement le prix de l’honneur pour chaque juif qui veut éviter le coût du déshonneur de voir Zaka disparaître.
Chacun d’entre nous a été ému, touché, et fier jusqu’au plus profond de son cœur et de son âme de voir ces hommes faire ce qu’ils ont fait depuis si longtemps. Pourrions-nous nous regarder dans la glace si Zaka venait à devoir fermer ses portes faute pour nous de leur avoir ouvert les nôtres ?

Philippe MEYER
Copyright photo Alain AZRIA
POURQUOI DIASPORABLOGJ?


Après la brusque mise en sommeil de nos confrères du site Proche-Orient.info, que nous souhaitons de courte durée, et les essoufflements de quelques sites pionniers ou héroïques, devions-nous, à notre tour, nous lancer dans une nouvelle aventure sur Internet? L’échec du Web juif, en France, est-il aussi inéluctable ? Quelle serait la crédibilité d’un nouveau magazine qui mettrait au cœur de ses préoccupations et de ses interrogations, une fois encore la fébrilité d’un monde juif et l’effervescence d’un Proche-Orient imprévisible ? Sera-ce un site de plus sur l’actualité du monde juif et du Proche-Orient? Sera-t-il identique ou différent de ces prédécesseurs ?

Première de nos réflexions : si il y a un secteur de l’actualité qui ne doit souffrir, ni du moindre silence, ni de la moindre mise entre-parenthèse, et qui doit être tout au contraire, en permanence, nourri, alimenté, oxygéné, par une information juste, équilibrée, et de bonne source, c’est bien celui du monde juif, d’Israël et du conflit qui oppose cet Etat à ses voisins.

Deuxième réflexion : comment aborder ces sujets ? De manière militante ? De manière distante, loin des préjugés et des idées toutes faites ou manipulées ? Pour nous, c’est le juste milieu qui prévaut. D’un côté, une information dans sa brutalité, sa netteté, décortiquée, libre de toute immixtion extérieure; de l’autre, la présence d’une analyse lucide, scrupuleuse, méticuleuse, sereine, présentée par ceux dont la vocation, renforcée de leur notoriété, est de nous faire entendre et comprendre le monde, chacun dans sa discipline ou son pré-carré. Une analyse reflétant le plus largement possible l'évantail de courants idéologiques admis et admissibles. Pour guide, un fil conducteur unique et immuable : préserver, à chaque instant, la pérennité de l’Etat d’Israël et mettre en avant la vitalité, la combativité de ce pays, et de ses citoyens, avec lequel nous entretenons, qu'on le veuille ou non, des relations, à la fois, passionnées et passionnelles, aussi bien qu' affectives et de proximité. Mettre aussi en avant à égalité d'intérêt, la créativité débordante de la vie culturelle en Israël qui s'abreuve et s'enrichie aux sources d'un patrimoine plus que millénaire.
Troisième et dernière réflexion : si il y a un terrain qui reste bien peu exploité ou exploré jusque-là, par la plupart de ces médias ciblés, c’est celui du débat, de la libre opinion. Il est soit quasi-inexistant, soit tout juste audible. Nous essaierons, tout au long de notre voyage médiatique, de le remettre au goût du jour, de redorer son blason. De sortir, autant que possible, du consensus mou ou de la pensée unique dans le domaine que nous traiterons. En mettant la raison au-dessus de la passion. Cette part essentielle de notre démarche nous tenterons, au fil du temps, d’en faire notre marque déposée. Seule restriction à cette renaissance du débat ouvert dans un média à forte sensibilité juive, l’exclusion de toute pensée extrême. De quelque bord d'où elle provienne. Quelques règles au préalable, intangibles et indiscutables : la décence dans les propos, le respect de la dignité de la personne ou d'un groupe humain, le refus de l’anathème et de l'amalgame.

Cette nouvelle approche n’exclut pas, pour autant, les bonnes vieilles recettes que l’on retrouve, depuis toujours, dans les bons vieux magazines : interviews, critiques de "produits" culturels, portraits de nouvelles, d’anciennes célébrités ou de célébrités à venir, coups de gueule, coups de cœur. La culture dans tous ses états.

Autour de cette entreprise rédactionnelle, nous rejoignent les mieux qualifiés dans leur discipline et qui ont déjà fait leur preuve dans divers médias. Certains de nos internautes les reconnaîtront et auront plaisir à les retrouver sur notre blog, les autres les découvriront non sans curiosité.


Le blog. Pour mener à bien ce projet ample et ambitieux, nous avons, en effet, choisi de publier ce magazine sous la forme d’un blog, nouveau mode d’expression sur la Toile .
Les raisons : la souplesse, la malléabilité, la liberté, la fidélité, l’interactivité et le coût. Sans oublier un impact, de plus en plus étendu.

Un moyen léger, rythmé, en symbiose avec tous ceux qui, sur le net, adhèrent plus volontiers à cette présentation de l’information, mieux adaptée, nous semble-t-il, à l’évolution des médias en général et du Web, en pleine mue.

Nous espérons que vous serez nombreux à nous rejoindre, à nous lire et à discuter avec nos différents collaborateurs. Votre marque de soutien.

Vous pouvez aussi être acteur de cet espace en nous faisant part de vos suggestions, en n'hésitant pas à nous communiquer votre point de vue et en participant aux débats que nous lancerons ou que vous lancerez, dans le respect strict des règles que nous nous sommes fixées.



Bienvenue sur DIASPORABLOGJ !


Bernard Koch
Fondateur
Responsable de la rédaction



jeudi, septembre 15, 2005

BILLETDOUX
de Philippe MEYER
« Paradise now » :
Du terrorisme palestinien au terrorisme intellectuel


Le film « Paradise now » réalisé par Hany Abu-Assad et actuellement projeté sur les écrans parisiens relate vingt-quatre heures de deux kamikazes palestiniens, amis d’enfance, vivant à Naplouse, militants de longue date dans les partis radicaux palestiniens et finalement recrutés pour commettre un attentat suicide à Tel Aviv.

Tournée sur place, l’histoire présente à première vue le contexte économique et social dans lequel vivent les Palestiniens des territoires, la présence militaire israélienne, les méthodes de recrutement et d’embrigadement des futures bombes humaines, les motivations avancées pour commettre l’acte fatal, les doutes éventuels à l’approche du moment décisif, et finalement la décision de franchir le pas.

Mais à y regarder de plus près, et au-delà de la description politico-psychologique des deux futurs kamikazes, et du jeu cinématographique des deux acteurs en question, plutôt réussi d’ailleurs, le message distillé et envoyé par le réalisateur Abu-Assad est à la fois déroutant, dangereux et instructif.

Déroutant, parce que jamais au cours des 90 minutes du film, mention n’est faite de la nature même de l’attentat suicide : tuer le plus massivement et le plus aveuglement des victimes innocentes israéliennes. Jamais le moindre remord, le moindre regret, voire même la moindre réflexion sur ce sujet. L’acte terroriste n’est que la suite logique d’un contexte économique et politique jugé injuste. Il est naturel et compréhensible. Si des doutes peuvent éventuellement s’emparer d’un des kamikazes ou d’une de ses proches, c’est uniquement parce que commettre un tel attentat reviendrait à devenir aussi bestial que l’ « ennemi sioniste » et à altérer ainsi la cause palestinienne.

On aurait pu attendre qu’un réalisateur palestinien de 2005 en vienne à faire douter ses personnages de commettre leur acte ignoble en raison de la nature même de cet acte et non de considérations purement cyniques et machiavéliques. Malheureusement, Abu-Assad n’exprime aucune compassion, aucune gène pour la vie des femmes et des enfants qui seront déchiquetés dans le bus emprunté par le terroriste. Martelé tel un mauvais refrain qui ne s’arrête pas, l’attentat suicide est « expliqué » par l’occupation israélienne et la souffrance des palestiniens. Aucune critique ou remise en question, basée sur le minimum de valeurs humaines et morales, d’une telle argumentation terroriste n’est formulée dans le film. Au contraire. Si l’acte terroriste n’est pas, prudence oblige, ouvertement légitimé, il n’est en revanche aucunement dénoncé et combattu pour ce qu’il est réellement : un acte de pure barbarie et de bestialité indigne de tout être humain. Les vies israéliennes ne comptent certes guère aux yeux remplis de froideur et de terreur des fanatiques ceinturés de bombes, mais on aurait pu attendre autre chose d’un réalisateur cinématographique cherchant la considération internationale.

Dangereux, parce que outre l’absence totale de délégitimation morale du terrorisme, le film utilise la technique traditionnelle de la désinformation à l’encontre d’Israël. Images de soldats froids et effrayants aux check points, responsabilité d’Israël comme cause unique de la misère palestinienne, contraste particulièrement mis en avant entre la pauvreté moyen-âgeuse des villes palestiniennes et la modernité occidentale des villes israéliennes, et surtout, présentation des « cibles » choisies par les terroristes : si l’un d’entre eux hésite et finalement refuse de monter dans un bus remplis uniquement de civils, il n’hésitera pas à le faire dans un bus bondé de militaires. Une façon insidieuse de laisser croire au spectateur que l’acte du kamikaze palestinien s’apparente davantage à la lutte armée qu’au terrorisme aveugle, et en devient de ce fait plus compréhensible et plus respectable. Or non seulement un tel choix n’existe pas dans la réalité, plus de mille morts civils israéliens sont tombés sous les bombes des terroristes, mais se faire sauter au milieu d’hommes en uniformes ou d’hommes en civils relève évidemment de la même lâcheté et de la même ignominie.

Quand on sait les dégâts qu’a déjà fait ce type de désinformation dans nos villes, nos banlieues et ailleurs dans le monde au cours de ces dernières années, on ne peut que condamner avec la plus grande véhémence l’usage d’un tel procédé indigne, étant davantage l’apanage de militants enturbannés que de cinéastes éclairés.

Instructif, parce que ce film montre finalement le visage réel des terroristes palestiniens, insensibles et inhumains, mais aussi le visage de ceux qui, au sein des territoires palestiniens, seraient tentés de s’opposer au terrorisme. Ces fameux « modérés » ne condamnent en rien les attentas pour des raisons morales ou humaines, mais uniquement pour tenter de parvenir plus rapidement à leur fin par d’autres moyens. Est-ce avec ces personnes là que les territoires palestiniens seront un jour une démocratie et qu’Israël pourra demain faire la paix ?

Plus qu’un film militant, « Paradise now » ne constitue rien d’autre qu’un documentaire de propagande ne cherchant en aucune manière à condamner le terrorisme aveugle palestinien, au contraire, et s’évertuant en revanche à diaboliser Israël.
Les critiques de la presse française ont, comme on pouvait s’y attendre, encensé et défendu le film. Pour « Elle », le film « montre, sans la défendre, la spirale infernale qui mène à l'acte terroriste ; un acte réussi ». Pour « Le Nouvel Observateur », le cinéaste « se sort avec droiture et honnêteté, cette condamnation sans appel de toute violence vaut d'être entendue ». Pour « Ouest France », Abu-Assad « aura avec sincérité et honnêteté, et toujours dans la rigueur de l'équilibre, tenté de réunir des éléments de questions et de réponses à un drame qui le laisse entrevoir aucune solution ». Pour « Libération », le film est « un reflet plutôt juste de ce qui se passe dans les territoires palestiniens. ». Pour « Le Monde » enfin, « l'occupation y est ainsi dénoncée comme la raison du désespoir qui les amène à prendre cette décision ». Une analyse présentée comme « aussi juste qu'essentielle sur le fond ».
Quand le terrorisme palestinien là-bas reçoit en échos le terrorisme intellectuel ici.
Bravo mesdames et messieurs les critiques ! Voilà un travail de rigueur, d’honnêteté et de partialité qui inspire le respect. On croirait lire les communiqués du Quai d’Orsay sur la situation politique et militaire sur le terrain. Mais, comme on le dit dans le cinéma, toute coïncidence avec des personnages – oh pardon, ici avec des propos – ayant réellement existé, ne serait que purement fortuite.
Au moment où Israël a récemment fait preuve d’un geste exemplaire pour la paix, et alors qu’on est désormais en droit d’attendre une réponse de taille de la part de l’Autorité palestinienne, un tel film, et un tel accueil, ne sont d’aucune aide pour faciliter l’avancée sur un chemin de la paix qui demeure, preuve en ait à nouveau faite, semé d’embûches.


Philippe Meyer
BILLETDOUX
de Simon PILCZER




La politique étrangère de la France
est-elle encore digne d'être entendue ?




Avec son implication dans le génocide rwandais d'une part, et la politique arabe de la France inspirée pendant plus de trois décennies par un Serge Boisdevaix, qui a fini sa carrière au plus haut poste de fonctionnaire du quai d'Orsay comme secrétaire général, pour la poursuivre, après sa retraite de diplomate, comme président de la chambre de commerce franco-arabe, celui-ci est aujourd'hui mis en examen par le juge Courroye pour corruption et trafic d'influence dans le programme "Pétrole contre nourriture" visant l'Irak de Saddam Hussein. Le conseiller diplomatique de l'Élysée, M. Gourdault-Montagne, est l'émule et le continuateur de M. Boisdevaix. Aucune transformation fondamentale n'est à attendre de ce côté-là donc. Pour "préserver notre influence" en Afrique et dans le monde arabe, nos élites dirigeantes, de droite comme de gauche, se parent du manteau de la vertu et du droit, pour recouvrir une haine viscérale et irrationnelle de l'Amérique, tissée de jalousie et de mauvaise foi. Nos médias, le plus souvent aux ordres discrets du quai d'Orsay, via notre agence de presse nationale, l'AFP, incarnation française de la Pravda, se gardent bien d'en parler, à quelques exceptions près (Patrick de Saint-Exupéry dans le Figaro, à propos du génocide Tutsi au Rwanda) et observent une conjuration du silence. Mais la chape de plomb se craquèle de partout : les Français n'ont pas confiance dans leur presse. Ne nous étonnons pas que notre influence en Afrique décline : La République de Côte d'Ivoire a rejeté la diplomatie française qui s'est comportée comme si ce pays souverain était encore son arrière-cours coloniale, avec un mandat de l'ONU comme "cache-sexe" de notre intervention militaire. Cela nous a valu l'évacuation en urgence de 8000 de nos compatriotes dans des conditions effrayantes, qu'on a voulues mettre sur le compte du gouvernement ivoirien. Le Cameroun s'en ira rejoindre la sphère d'influence anglo-saxonne, une bonne partie de ses élites étant anglophone. Les pays du Sahel, se tourneront de plus en plus vers la sphère arabo-musulmane, idéologiquement plus proche, et plus prosélyte. Le Maroc, la Tunisie se tournent de plus en plus vers les USA.L'Algérie, que nous tentons de courtiser pour aboutir à un "traité d'amitié" avant la fin de 2005 pour préserver nos intérêts pétroliers, ne nous manifeste que mépris et arrogance, et nous avalons les couleuvres de ses insultes sans dignité. Bouteflika, à travers sa loi d'amnistie pour les crimes des islamistes, et les exactions de l'armée algérienne pendant les "années de plomb", fait payer à sa population l'incurie à laquelle il a participé.l'Egypte, centre effectif du monde arabo-musulman, se comporte de plus en plus comme une "métropole" qui donne le "la". Lors de la période précédant le vote de la loi sur les signes religieux à l'école en février 2004, notre ministre de l'intérieur de l'époque, qui était déjà M. Sarkosy dans un gouvernement Raffarin, s'est cru obligé d'aller consulter le Cheikh de la mosquée al Azhar, la plus haute autorité musulmane sunnite : la France gallicane ne daigne pas consulter le Vatican pour régir ses lois, mais va s'incliner devant des autorités musulmanes pour faire allégeance.Sommes-nous déjà en pays de dimmithude (infidèles soumis en pays musulmans, payant tribut aux autorités de l'Islam) ? Il n'y a que la préservation de l'enseignement de la langue française qui pourrait enrayer ce processus. Si l'on considère l'évolution qui s'est déroulée au Vietnam, avant une génération, l'influence française en Afrique déclinera totalement. Et ce n'est pas notre participation aux mauvais coups et le soutien aux tyrans locaux qui nous sauvera la mise. Le relève économique et morale de la France doit aussi passer par un sérieux examen de conscience de ses élites.Le pacifisme béat et l'angélisme recouvrant des turpitudes nauséabondes devraient nous empêcher de dormir.
Simon Pilczer
RAPPEL

INFOCOM


L'IDENTITÉ CULTURELLE DE L'EUROPE:
L'IDENTITÉ JUIVE ET LA CULTURE EUORPÉENNE

CONFÉRENCE
de *Maurice-Ruben Hayoun

LUNDI 19 SEPTEMBRE 2005

*MAIRIE DU XVIè
20h 30


MOÏSE MENDELSSOHN ET LE SIÈCLE DES LUMIÈRES


Voici comment Mendelssohn se présentait lui-même:
“Je naquis à Dessau d'un père qui exerçait sur place les fonctions de maître d'école et de sofer [copiste des rouleaux de la loi]. Sous la férule du grand rabbin de la ville, rabbi David Fränkel, j'ai étudié le talmud. Rendu célèbre au sein de sa Nation par son grand commentaire du talmud de Jérusalem, il fut invité, dès 1743, à occuper des fonctions rabbiniques à Berlin où je le rejoignis en cette même année. Sous la houlette du docteur en médecine Aron Gumperz, qui s'est éteint à Hambourg il y a peu d'années, je m'initiais aux sciences. Par la suite, je devins précepteur des enfants d'un juif aisé qui me confia la comptabilité et enfin la gérance de sa manufacture de soieries. J'occupe ce même poste à ce jour. A l'âge de trente-trois ans je me suis marié et ai conçu sept enfants dont cinq sont encore vivants. Je n'ai jamais fréquenté une université, ni même suivi le moindre cours. C'est là l'une des plus grandes difficultés auxquelles j'ai été confronté: il m'a fallu tout rattraper, tout apprendre par mes propres moyens. En vérité, j'ai poussé si loin mes efforts pour m'instruire que je suis accablé, depuis bientôt trois ans, par une maladie nerveuse qui m'interdit toute recherche approfondie.” Et enfin, en 1782, alors qu'il ne lui restait que quatre années à vivre:“Je suis trop éloigné des cabinets des grands et de tout ce qui exerce sur eux une influence pour pouvoir prendre part à cette oeuvre ou simplement m'y associer. J'ai le privilège de vivre dans un état régi par un gouvernant parmi les plus sages que la terre ait jamais portés, qui développe les arts et les sciences et qui a tant généralisé la liberté de penser que son action touche jusqu'au plus petit de ses sujets. A l'ombre de son sceptre glorieux j'ai eu l'opportunité et la chance d'acquérir une formation, de méditer sur ma destination et sur celle de mes congénères et de considérer, suivant mes forces, le destin, les hommes et la Providence. Mais j'ai toujours été à l'écart des grands et de leur milieu. J'ai toujours vécu dans l'ombre, sans avoir le goût ni la compétence de me mêler des affaires publiques; toutes mes relations se limitent à un cercle d'amis qui ont suivi la même voie que moi. Dans cet obscur lointain je demeure encore, attendant avec la nostalgie d'un enfant, ce que la Providence universelle et sage voudra bien faire de tout cela.” Ces deux passages comptent autant par ce qu'ils mentionnent que par ce qu'ils taisent soigneusement; dans le dernier cité, Mendelssohn eut la délicatesse ou la prudence de ne pas rappeler que ce même monarque auquel il tresse des couronnes lui avait, d'un trait de plume, interdit l'accès à l'Académie dont les membres l'avaient pourtant choisi. Leur décision, bien que non suivie d'effet, se justifiait pourtant amplement: l'homme qui allait vivre à Berlin près de quarante-cinq ans (1743-1786), qui respirait le même air que Condillac, Diderot, d'Alembert, Montesquieu, Voltaire, Rousseau et Kant, occupa une place de choix dans l'essor des Belles Lettres en Prusse et en Europe. Il échangea des lettres avec des correspondants du nord de notre continent (Londres et Copenhague), du sud (Rome) et de l'est (Riga et Köngisberg). Les autres Etats allemands ne l'ignoraient guère (Braunschweig, Breslau, Dessau, Dresde, Dusseldorf, Göttingen, Halle, Hambourg, Mannheim et Weimar): la Suisse ( Genève, Lausanne, Zurich) et l'Autriche suivirent leur exemple (Vienne). Tout bien considéré, le roi Frédéric II n'avait fait que rappeler à Moïse Mendelssohn la précarité fondamentale de sa situation: négociant le jour et philosophe la nuit, l'auteur de la Jérusalem ou pouvoir religieux et judaïsme avait parfaitement conscience de vivre une vie à part. Voici ce qu'il écrivit à ce sujet:“Il m'arrive parfois de me laisser aller, le soir, en compagnie de mon épouse et de mes enfants. Papa! me demandent-ils dans leur innocence, pourquoi donc ce ruffian hurle-t-il à notre passage? Pourquoi nous jette-t-on des pierres? Mais que leur avons-nous fait? Oui, renchérissent-ils, ils nous pourchassent dans les rues en criant: Juif! Juif!
*Philosophe, écrivain
*Mairie du XVIè
71, Avenue Henri Martin
75 016 Paris
Tél : 01 40 72 16 16
M° Rue de la Pompe

mercredi, septembre 14, 2005



REGARD D’ADO
de Sarah Coronel



Dans un peu plus de quinze jours, elle franchira, pour la première année, les portes de la section Sciences Po de la Sorbonne. Dans quelques semaines, elle atteindra l’age de ces « ados », « presque adultes », appelés à accomplir une tâche particulièrement délicate qu’ils ne « seront pas prêts d’oublier » : déloger de force, à la suite d’une décision politique lourde de conséquence, des amis, des membres de la famille ou tout simplement, ceux qu’ils ont « protégés » depuis une trentaine d’années, d’une terre qu’ils ont façonnée à la force du poignée et de leur foi.
C’est sur ce comportement, loyal, civique et fortement imprégné d’affectivité que s’attarde le regard d’ « ado, presque adulte » de Sarah Coronel, une façon aussi de répondre à ceux qui cherchent, parfois, à minimiser la responsabilité et la respectabilité de ces jeunes qui ont su
faire face, avec beaucoup de tact et de prévention, à une population qui leur était résolument hostile, prête à l’affrontement comme l’ont montré certaines images diffusées par toutes les télés du monde, y compris par les chaînes israéliennes.
De retour d'un voyage récent en Israël, Sarah Coronel porte un regard passionné, marqué d'une infinie tendresse et d'une profonde sensibilité, sur cette génération qui est la sienne avec laquelle elle partage une même Histoire, un même idéal, des valeurs communes. Cette génération sur laquelle se fonde l’avenir d’une nation et l'espoir de tout un peuple.
Bernard Koch

TSAHAL : UNE ARMEE, DES ADOS

Ils ne sont encore que des « ados ». Presque des adultes, mais pas tout à fait. Et pourtant, ils vont vite grandir. Service militaire obligatoire, c’est ce qui fait la force d’Israël. Mais derrière le nom de Tsahal, ces soldats, présentés comme sanguinaires et sans cœur par certains médias, n’ont qu’entre dix huit et vingt trois ans pour la plupart. On entend souvent des horreurs comme « L’armée israélienne a bouclé les territoires TUANT ainsi deux palestiniens… ». Les médias juifs français, quant à eux, ne parlent jamais vraiment de ces jeunes soldats qui se fondent alors dans une masse appelée « armée », ne cherchant pas à les faire connaître en tant qu’êtres humains avant tout, ce qui donne comme commentaire : « Tsahal a fait preuve d’une grande délicatesse face aux familles désespérées et agitées des colonies de Gaza. En effet, le retrait s’est effectué en un temps record d’une semaine !». C’est vrai, une grande délicatesse et beaucoup de sang-froid. Mais « les soldats », qui sont-ils ? On ne se rend pas compte de leur jeunesse et de leur courage. Les articles, les reportages n’en font jamais part. On s’attarde sur Gaza, le désengagement et ses enjeux, mais pas des « gamins » qui n’ont pas le choix et doivent obéir aux ordres. L’actualité permettrait, pourtant, d’en parler, de les défendre face aux accusations, conséquence de l’ignorance de certains journalistes, de montrer combien ils sont courageux…

Quoi qu’il en soit, le retrait de Gaza a fait parler le monde entier. On a voulu comprendre pourquoi Sharon a finalement décidé de donner ces territoires, ce qu’il va se passer ensuite. Si c’est bien , si c’est mal !… On se projette dans l’avenir…Mais certains le vivent au quotidien. Il y a d’une part les habitants des colonies, qui ont construit leur vie, qui ont tout crée de leurs mains et sont contraints de partir. Ils sont certes désespérés et les images de familles entières en pleurs sont bouleversantes, mais cela ne doit pas excuser certaines de leurs attitudes. Notamment envers le « deuxième acteur direct » de cette étape de plus qu’Israël doit surmonter. Tsahal où chaque soldat appelé, logé à la même enseigne, doit obtempérer aux ordres et assumer sa mission, tout en respectant la personnalité de chacun et en préservant les états d’âme de chacun.

Chacun d’eux a eu des émotions, chacun d’eux y a réfléchi et chacun d’eux a dû obéir. Certains étaient POUR le désengagement, d’autres CONTRE…peu importe, on ne leur a pas demandé leur avis et de toute façon tous ont assuré cette mission à contrecœur. Imaginez des ados de dix-huit ans, à bout de force et les larmes aux yeux, en train de soulever ceux qui tentent de résister jusqu’au bout. Ils ont reçu des cours pour apprendre à maîtriser le choc psychologique de leur intervention.

Il fallait, en effet, faire face, dans un premier temps, aux explications et à la force de persuasion des colons. Il ne fallait surtout pas leur donner raison, ni les contredire. Surtout, ne pas entrer dans un débat. Juste les écouter, sans rien dire, ni perdre son sang froid. Mais devant certaines vérités, un soldat qui est un être humain avant toute chose et donc une conscience, éprouve des sentiments. Alors certains ont craqué, les larmes ont coulé… Les colons leur demandaient même de « passer dans l’autre camp ». Mais ce n’était pas une guerre. Il n’y avaient pas d’ennemis…juste une décision du gouvernement qui devait être exécutée, une décision considérée pour certains comme une tentative de paix, pour d’autres comme une trahison, qu’ils soient soldats ou colons. Ensuite, il fallait se défendre des jets d’œufs, de peinture, de produits acides. C’est inexcusable de la part des colons de manquer de respect à ces « ados » qui les protègent depuis si longtemps! Mais le pire était à venir : des familles ont cousu sur leurs habits, des étoiles, traitant les soldats de nazis, promettant une vengeance de D…, mettant en scène leurs enfants, jouant de leur cœur et de leur sentiment. D’autres s’arrachent un vêtement en signe de deuil. Vouloir culpabiliser ces jeunes pour qui la tâche n’est déjà pas facile, c’est honteux !
Alors on dit que le désengagement s’est plutôt bien passé, sans débordement ni de l’armée ni des habitants des colonies. Oui, c’est vrai ! Tsahal a une fois de plus su maîtriser la situation. Mais Tsahal, c’est aussi le nom donné à des milliers d’ados sans qui Israël et les Juifs du monde entier ne seraient rien, et qui cette fois-ci n’oublieront jamais la mission qu’ils ont dû accomplir. Ils se rappelleront de ce qu’ils ont ressenti face à la violence des images et des paroles qui les accusaient. Il ne faut pas les oublier en banalisant l’armée. Il me tenait donc a cœur de rappeler leur courage avec extrême respect et admiration.


Sarah CORONEL

Copyright photo Daniel Cohen